Mais quelle reculade que cette misérable loi de 1905 ! D’après Tieri Sallantins
Cet article n’engage pas « décroissance idf ».
Je rappelle que les révolutionnaires n'avaient pas comme but seulement d 'en finir avec l'absolutisme, donc le pouvoir exorbitant du roi et de mettre en place un régime parlementaire, ce qui se faisait déjà en Angleterre depuis un siècle, mais aussi, grâce à une audacieuse prise en charge de l'éducation des enfants par les scientifiques, les personnes instruites au moyen de la raison : lire Condorcet, d'en finir une bonne fois pour tout avec l'obscurantisme et les superstitions.
C'est pourquoi en novembre 1793 a été lancé une campagne nationale de déchristianisation : des milliers d'églises sont fermées du 6 au 20 novembre. Le 10 novembre le cathédrale Notre Dame de Paris est envahie, on y ripaille, on y paillarde, on se dépoitraille, on baise dans les chapelles latérales. Sébastien Mercier emploiera le terme de "luxure". Il faut en terminer avec la religion, tissu d'âneries ! 3000 communes changent de nom, pour éviter que cela commence par le mot « Saint".
Il s'agit d'une véritable révolution culturelle.
Les filles ont l'audace de se vêtir de tulle transparente, on se donne des prénoms poétiques : Germinal, Floréal, pour surtout éviter les prénoms d'autrefois, à consonance chrétienne. On organise des carnavals pour tourner en dérision la religion. On course les bonnes-sœurs dans les rues pour les déshabiller et leur flanquer des fessées cul-nu ! Quelle fête révolutionnaire que cette année sublime: 1793 !
Mais quelle reculade que cette misérable loi de 1905, pas du tout à la hauteur pour en finir définitivement avec les croyances et autres superstitions !
Les maires qui voulurent faire interdire le port de la soutane dans les rues de leur village n'ont même pu faire voter leur amendement en ce sens !
Hélas, en 1905, c'est la tendance de mollassons qui l'a emporté !
La loi de 1905 est nulle ! Le mot "laïcité " stupide, et d'ailleurs intraduisible. Ferdinand Buisson en a dévoyé le sens, puisqu'en théologie, il ne qualifie que les chrétiens qui sont dans le "siècle", c'est à dire chrétiens, mais sans être pour autant membres du clergé, lequel peut être "séculier", c'est à dire au contact direct avec les fidèles laïques, ou bien "réguliers", donc soumis par des vœux à une règle, à l'abri du "siècle" grâce aux murs du monastère, où se protège telle ou telle congrégation ou ordre religieux.
Le but de la révolution des années 1789 est en rien la "neutralité" et la "tolérance". L'esprit révolutionnaire est le contraire de la neutralité ! Il vise l'éradication de la bêtise, des raisonnements obscurcis par des siècles d' endoctrinement rétrogrades et de superstitions.
On ne tolère pas les idioties venues du fin fond du Moyen-Orient, avec ce judaïsme légèrement réformé qu'est le culte du prétendu "fils de dieu" dit : "le Christ- Jésus" !
Et comment admettre ce compromis absurde de la loi de 1905 : on demande aux gens de continuer à être des imbéciles dans le privé, chez eux, mais dès qu'ils et elles se mettraient à franchir le seuil de leur porte, et seraient donc dans l'espace publique, là, soudain, ils et elles seraient sommés de devenir des êtres raisonnables, ne montrant pas leurs croyances religieuses, leurs superstitions !
Quelle schizophrénie ! Comment la même personne pourraient -elle être conne à la maison et soudain intelligente dans la rue !
Le but de 1789 n'est pas de tolérer des poches d'absurdités ! La révolution vise à obtenir des citoyens et des citoyennes éclairé(e)s, intelligentes partout.
La nuance de 1905 entre le privé et le public est nulle !
Que de temps perdu avec le compromis si timide de 1905 ! Il aurait fallu continuer sur l'élan fougueusement déchristianisateur de 1793.
Avec une loi de 1905 éradicatrice de toutes les religions, ces visions du monde désuètes, seulement bonnes à placer dans des musées, car incompatibles avec la montée de la méthode expérimentale et la rigoureuse observation des faits attestés par le consensus scientifique, et le courage du savoir qui se sait provisoire, soumis aux aléas des controverses entre scientifiques, ce qui dynamise la poursuite de la quête vers davantage d'objectivité, et une approche toujours plus fine pour administrer la preuve,
donc avec une vraie et courageuse loi de 1905, on aurait été bien mieux équipé pour bloquer net toute intrusion sur le sol européen des superstitions issues du Coran !
Si on a des problèmes avec l'Islam, c'est à cause des préceptes inconsistants de 1905 avec les notions "bisounours" de "tolérance" et de "neutralité " !
Le choc est d'autant plus violent qu'avec la religion musulmane, on a affaire à un mode de pensée sorti directement du réfrigérateur du Moyen-âge, alors que le christianisme avait subi au fil des siècles nombre de réformes le rendant peu à peu un peu plus compatible avec la montée lente et continue des Lumières.
Je suis donc pour reprendre le combat délibérément athée de 1793, en abandonnant le concept obscure de laïcité, et en reprenant à zéro la loi de 1905 en vu de la disparition définitive des religions, donc le contraire du compromis qui consiste à permettre la cohabitation sur le territoire de la République des âneries religieuses et de l'instruction scientifique.
Biblio :
Serge Bianchi : "La révolution culturelle de l'An II. Elites et peuple 1789-1799 - Aubier 1982
Serge Bianchi in "Revue des Annales historiques de la Révolution française, A.H.R.F., 1978, numéro spécial sur la déchristianisation.
Michel Vovelle : Religion et révolution : la déchristianisation de l'An II; Hachette 1976
A. Aulard : Le christianisme et la révolution. ed. Rieder 1925
Et tout récent, signalé dans Charlie-Hebdo il y a 10 jours : Stéphanie Roza : La Gauche contre les Lumières. ed. Fayard 2020.
Tieri Sallantins