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Décroissance Ile de France
9 juin 2020

Les zones les plus contaminées par l’atome (5) : Fukushima



Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 survient au large des côtes nord est du Japon, déclenchant un tsunami. Il va être à l’origine de l'accident de la centrale de Fukushima Daiichi en détruisant son alimentation électrique.

De même niveau de gravité que l’accident de Chernobyl (niveau 7 sur l’échelle INES qui en compte 7), elle a dégagé un volume important de rejets radioactifs. Le tsunami consécutif au séisme a mis hors service le système de refroidissement principal de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, entrainant la fusion des cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 ainsi que la surchauffe de la piscine de désactivation du réacteur 4.

Si à Chernobyl, c’est un réacteur qui a explosé, à Fukushima il s’agit de trois réacteurs.
La centrale de Fukushima Daiichi comporte six réacteurs : le réacteur 1 a une puissance électrique brute de 460 MWe , les réacteurs 2 à 5 une puissance de 784 MWe et le réacteur 6 une puissance de 1 100 MWe . Donc des puissances de 460 à 784 MWe, soit en tout 2028 MWe de puissance qui ont explosé, contre 1000 MWe pour le réacteur de Chernobyl.

Pour éviter de nouveaux accidents, les réacteurs doivent être arrosés en permanence, cette eau est contaminée et doit être stockée. En 2019, un million de m3 d’eau étaient stockés, et la capacité maximale sera atteinte en 2022. Il est question de déverser dans le Pacifique.
D’ores et déjà  des déversements ont déjà eu lieu dans l’Océan Pacifique : entre le 1er et le 6 avril 2011, 520 m3 d'eau contaminée de l'unité 2 avec une activité de 4,7 PBq s'écoulent dans l'océan via des tranchées jusqu'au scellement de celles-ci. De même, pour libérer des espaces afin de construire de nouveaux réservoirs, TEPCO est autorisé à déverser dans l'océan du 4 au 10 avril 2011, environ 10 400 mètres cubes d'eau légèrement contaminée.

Alors que la dose maximale de radioactivité jugée dangereuse pour la population  est de 1 mSv (mais en fait toute dose peut être dangereuse), nous savons qu’elle a été portée à 5 mSv suite à l’accident de Chernobyl et à Fukushima à 20 mSv. Précisons aussi qu’elle sera portée à 100 mSv en cas d’accident en France. Tout cela pour éviter d’évacuer un maximum de population, on préfère les laisser crever sur place et à apprendre à vivre avec la radioactivité artificielle comme si c’était une chose naturelle…

Le 11 avril, la consigne de mise à l'abri est portée de 20 à 30 km et une zone d'évacuation volontaire allant au-delà des 30 km est instituée pour tenir compte d'un éventuel dépassement d'un débit de dose de 20 mSv sur une année, qui concerne en partie ou en totalité les communes de Namie, Katsurao, Minamisōma, Iitate et Kawamata. Enfin une zone de préparation à l'évacuation entre les 20 et 30 km est créée.
Le Premier ministre modifie finalement les consignes de protection des populations le 21 avril.
Autour de la centrale de Fukushima Daiichi, une zone d'accès restreinte est instaurée dans un rayon de 20 kilomètres autour de l'installation et l'accès au site est interdit. Autour de la centrale de Fukushima Daini (numéro 2), la zone d'évacuation de 10 km autour de l'installation est ramenée à 8 km. Début 2018 la superficie restant soumise à l'ordre d'évacuation est de 370 km2, contre 1 150 km2 en 2013. En janvier 2018, il reste environ 75 000 personnes évacuées, dont 20 000 dans des logements temporaires, et environ 54 000 personnes en janvier 2019, dont 5 000 dans des logements temporaires.
Il était important pour le gouvernement japonais de faire croire à un retour à la normale avant les JO de Tokyo en 2020. Mais le coronavirus est passé par là….aussi.

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