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Décroissance Ile de France
15 janvier 2019

Un précurseur de la Décroissance Thoreau à Walden, une vie philosophique

                                                                                                                            

Présentation de David-Henri Thoreau pour Décroissance Idf . Mardi 8 janvier 2019.


Pour la plupart d’entre-vous Thoreau n’est pas un inconnu . Vous la connaissez un peu, beaucoup, davantage. Pour révision , je vais une courte présentation biographique, géographique, avant de faire appel à de bons connaisseurs du philosophe de Concord pour  guider la visite à Walden.                                                                            
 
Pour situer David-Henri Thoreau dans le temps et dans la géographie, quelques notations rapides.
La fiche Wikipédia sur Thoreau est vraiment complète et intéressante. Elles est notée « fiche de grande qualité », à ne pas manquer, je vous incite fortement à la consulter. (Egalement une fiche Walden, avec la genèse du récit…).  
Je vais donc me contenter d’une approche biographique rapide.
Pour la suite mon exposé est focalisé sur la période « Walden » qui fut sous-titrée dans la première édition «La vie dans les bois ».
Mon exposé doit fort peu à Wikipédia, avec de bons auteur, je vous propose une présentation plutôt personnelle de Henri-David… Discutable après présentation...
*
Trois livres et une revue ont guidés  ma présentation : « Une vie philosophique », une intéressante biographie de Thoreau par Michel Onfray. La préface de  Frédéric Gros dans l’édition de Walden chez Albin Michel et , troisième livre, où l’on peu lire  une apparition assez surprenante de Thoreau,  le dernier livre de Boualem Sansal, écrivain algérien berbère extrêmement critique sur l’islamisme. L’islam n’est pas le sujet de la soirée… Le livre de Sansal chez Gallimard : »Le train d’Erlingen ».  La revue « Le comptoir » est la version papier du site de même nom, ce n°  « Produire moins, vivre mieux » est d’orientation décroissante affirmée avec quelques pages consacrées à Henri-David, cette lecture a sans doute influencée l’orientation de mon exposé.
Je vais « entrelarder » mes propos de quelques citations circonstanciées. Pour terminer je  vous propose quelques extraits de « L’esprit commercial des temps modernes », une critique du « macronisme » datée ... de 1837.

Je vous renvoie à Wikipédia, aux références pour en savoir davantage. Je ne dirais rien ou presque de « La désobéissance civile », fort peu sur « Le plaidoyer pour John Brown », rien sur « Les promenades d’hiver »...  Dans le cadre d’une réflexion décroissante, c’est la période « Walden » qui est prise en compte/
 *
Donc, première partie: Thoreau c’était où et quand ?
Aux Etats-Unis, plus précisément dans la ville de Concord au Massachusetts, pas très loin de Boston .  Walden est le nom d’un lac situé à quelques Km de Concord, c’est sur une rive de ce lac que Thoreau édifia de ses mains la future célèbre cabane.
 C’est là qu’il vécut de 1817 à  1862, disparu à 45 ans seulement pour cause de tuberculose peut-être, ce qui est paradoxal pour un grand marcheur à travers monts et forêts. Il fut l’ami et l’élève d’un autre américain d’envergure  résidant à Concord, Raphl W. Emerson.

Voilà pour situer rapidement le bonhomme dans le temps et dans l’espace. Pour en savoir davantage sur l’Amérique en laquelle vécu David-Henri. La guerre frontalière avec le Mexique, la fuite des esclaves vers le nord, Thoreau écrit avant la guerre de Sécession,… Je vous renvoie à la fiche Wikipédia. Je peux vous communiquer les références de quelques bonnes biographies de Thoreau, si nécessaire. (En fin de texte dans la version écrite).

Parmi nous, certains pourront remédier à mes omissions volontaires ou non.
Pour cette  causerie chez les Décroissants, je focalise sur la période « Walden ». C’est bien là que le philosophe s’exerça à la « simplicité volontaire » bien avant l’heure…
*
J’ai appelé ma modeste causerie, « Thoreau, une vie philosophique », en quasi copiant Michel Onfray « Vivre une vie philosophique. Thoreau le sauvage ».
J’ai relu Onfray pour préparer mon intervention j’ai senti qu’Onfray avait, avec Thoreau rencontré
un ami, un camarade, un vieux pote. Ils auraient pu déambuler ensemble dans la forêt, faire cuire les haricots, et aussi la marmotte en ragoût, Henri-David n’était pas strictement végétarien. Deux siècles les séparent, mais la rencontre a eu lieu…
Entrons, sans trop nous y attarder dans le livre d’Onfray.

Dans une dissertation de jeunesse (il a étudié à Harvard comme boursier), il écrivait, nous rappelle Onfray : « Je vis comme un prince : non pour ce qui est de la pompe dans la grandeur, mais pour ce qui est de l’orgueil et de la liberté : maître de mes livres et mon temps ». Le libre usage du temps, c’est sans doute, le bien premier d’un liberté vécue. Thoreau est un philosophe de la liberté, un libertaire selon Onfray. Je reviendrai sur cette dissertation « L’esprit commercial... », un texte pour contredire Macron...

Thoreau affirmait : « il y a nombre de professeurs de philosophie, peu de philosophes », Onfray découvre chez les faits et gestes d’une vie philosophique, concrète, vécue. Citation : « Il [Thoreau] propose un double mouvement : refuser les fausses valeurs – la mode, l’argent, les honneurs, le pouvoir, la réputation, l’intellectualisme,… pour vouloir et vivre les vraies valeurs de la nature – la simplicité, la vérité, la justice, la sobriété,… l’imagination, la vie... ».
« Thoreau veut mener une vie philosophique, ce qui, chez lui, se confond avec mener une vie simple. Pas de travail au-delà de ce qui est nécessaire pour subvenir à ses besoins élémentaires… Pas de liens : il ne veut dépendre de personne… Pas d’obligation morale à l’endroit d’autrui… Pas d’emploi du temps… Pas de vie mutilée, mais une vie inventée… » Le portrait philosophique de Thoreau par Onfray.
Une conférence donnée par Henri-David a pour, titre « La vie sans principe », dans le texte disponible, Thoreau s’oppose au travail qui empêche qu’on se soucie des choses vraiment essentielles: la poésie, la philosophie, la vie. Le salariat avilie l’homme, il l’abaisse, le contraint. Il fustige tout autant les héritiers, que les assistés… il méprise l’or. » Non, sans raison Thoreau est quelquefois embarqué avec les anarchistes, dans la présentation par Onfray, c’est sensiblement vers individualistes anarchistes que le positionne Onfray.

« Simplifiez ! Simplifiez !, ce fut le cri de guerre d’Henri-David, « vivre en dehors de la cité, mener une vie, qu’on dirait aujourd’hui « décroissante », voilà selon Onfray l’orientation économique, politique du philosophe en cabane.
Dans la désobéissance civile (Résistance au gouvernement civil dans la première version), il écrit : » Que votre vie soit le frottement qui arrête la machine. »
« L’expérience de Walden est une aventure politique : affirmer que la philosophie n’est pas une activité spéculative mais existentielle est en soi un geste politique ».
Etre philosophe selon Thoreau/Onfray « c’est résoudre quelques-uns des problèmes de la vie, non seulement en théorie, mais en pratique. » Onfray lecteur de Pierre Hadot, nous ramène à la philosophie comme manière de vivre, la philo à l’ antique . Nous irons vers un tour chez les grecs avec Frédéric Gros, bientôt… »

Pour terminer avec Thoreau présenté par Onfray, je ne résiste pas à citer la péroraison aux alentours de la page 100.
« La pauvreté volontaire dans un monde où la richesse fait la loi, le dénuement contre l’abondance, la sobriété contre la dépense, la simplicité contre la sophistication, l’ascèse contre la richesse, l’intempestif contre la mode, l’utilité contre la superficialité, le dépouillement contre l’opulence, le nécessaire contre le superflu, l’autosuffisance contre le commerce, l’indépendance contre la dépendance, la frugalité contre la profusion, le loisir contre le travail, voilà [nous dit Onfray]un véritable projet politique. »  C’est un projet politique décroissant ou je n’ai rien compris…, ce qui n’est pas exclu...
*

Le deuxième visiteur à Walden est de façon fort surprenante Boualem Sansal dans son dernier livre « Le train d’Erligen , ou la métamorphose de Dieu ».
Le roman « Le train... » est de fait un enchâssement de textes, les personnages du roman écrivant dans le roman des débuts de romans ou des récits...
                                                                        
Les pages 201 à 208 font de longues références à Thoreau.
Exemple : « Si Henri David Thoreau était parmi nous, il nous écrirait ce livre dont nous avons intensément besoin pour nous aider à repenser notre rapport à l’État, au Marché, à la Religion, à la Nature. Ces quatre piliers porteurs de notre vie et de notre civilisation donnent tous les signes d’un effondrement imminent, rongés qu’ils sont par un mal surpuissant : le cancer du béton, l’usure du temps, le modernisme artificieux, la mondialisation qui distend les liens humains et renforce la chape de l’inhumain argent-roi, la surpopulation, la bougeotte massacreuse du tourisme... ».
Thoreau un auteur pour conforter  ou contredire (?)l’humeur massacrante des « collapsologues » ?!
Plus loin, la même narratrice dans la  narration, d’écrire (p.203) :
« Il me vient à l’esprit une belle hypothèse : si tout les écologistes se retiraient comme lui dans des ermitages naturels pour y vivre de leurs potagers et de leurs nobles pensées, le problème de la planète prendrait une autre tournure, on cesserait de parler des écologistes et de leurs états d’âme pour enfin parler d’écologie et de saine philosophie. Et Sansal, sous la plume de la narratrice de souhaiter que s’écrive un jour un livre qui aurait pour titre :«Thoreau ou la vraie vie ».
Décidément la modeste cabane à Walden inspire de grandes spéculations philosophiques… Philosophie vécue, non point les faux semblants des Socrate fonctionnaires…

*
Avant de vous proposer la belle préface de Walden par Frédéric Gros, une excursion dans l’original. Le premier chapitre « Economie » de Walden.

« J’ai voyagé dans Concord : et partout dans les boutiques, les bureaux, les champs, il m’a semblé que les habitants faisaient pénitence… Certains d’entre vous, nous le savons tous, sont pauvres, trouvent la vie dure [...] Je ne doute,pas que certains d’entre vous qui lisez ce livre sont incapables de payer tous les dîners qu’ils ont bien mangés, ou les souliers qui ne tarderont pas être usés. […] et que c’est pour dissiper un temps emprunté ou volé que les voici arrivés à cette page, frustrant d’une heure leurs créanciers . […] [Pourtant], le luxe, en général, et beaucoup, du soi-disant bien être, non seulement ne sont pas indispensable, mais sont un obstacle à l’ascension de l’espèce humaine.  […]

Quand je veux acheter un cahier, je ne trouve que livres de compte ; avec colonnes pour dollars et cents. »  S’indigne Henri-David.
Nous avons là les éléments de la simplicité volontaire, voire de la frugalité révolutionnaire...
Pourtant, Thoreau, s’il n’aime pas la comptabilité commerciale, tient fort à jour le compte de ses dépenses. Il pratique une économie économe, tant en matériaux, et économe surtout en temps de travail. Nous y reviendrons...
Page 77 de l’édition Albin Michel, est présentée au cent près le coût de construction de la cabane, avec du bois de récupération, de vieilles brique et du crin…Les clous neufs ont coûtés 3,90 dollars...
L’édifice complet o nécessité un investissement de 28,12 dollars et quelques cents.
Nous avons là un philosophe qui travaille de ses mains et pratique une économie économe… Grand partisan de la réduction du temps de travail Thoreau préconisait « un jour de travail par semaine pour consacrer les 6 autres aux affections de l’âme... » En compte annuel, dans une autre formulation, il écrit : « je m’aperçus qu’en travaillant environ 6 semaines par an, je pouvais faire face à toutes les dépenses de la vie » (p.101).
*
Après le premier chapitre de Walden il est (largement !) temps que je vous parle de la préface...
 Deux mots (ou un peu plus) de l’excellente préface de Frédéric Gros dans l’édition citée. « L’invention des printemps », beau titre qui augure du meilleur. Une réussite de logique philosophique en une quinzaine de pages.
Visite rapide.
« Thoreau n’oppose pas l’économie (la recherche du bien être matériel), à l’éthique (la recherche du
seul bien moral), il a travaille et subvertit la vocabulaire économique pour remettre en cause les
hiérarchies admises, les évidences sociales. Sait-on seulement ce qu’il en coûte d’être riche ?, et peut-être encore davantage : de s’entêter à vouloir le devenir ? […] Combien de vie pure, combien de plénitudes de présence, combien de moment de joie ou d’abandon perdus à cause de notre obstination folle à conserver et augmenter notre capital matériel , de notre affairement à accumuler des choses inutiles ». Les questions que se pose Frédéric Gros en lisant Thoreau.
Frédéric Gros de continuer :
« La démonstration lyrique des inconvénients de la richesse, s’accompagne d’une critique des illusions de la technique. Au moment où il construit sa cabane au bord du lac, Marx écrit à Bruxelles ses thèses sur Feuerbach, après avoir rédigé ses Manuscrits de 1844 sur le travail ouvrier. Ici et là, on instruit le procès du capitalisme industriel moderne, mais les angles d’attaque sont opposés. Marx dénonce l’injustice du mode de production qui prive le travailleur du fruit de son labeur;lui laissant à peine de quoi survivre [...]  mais le  tout sur fond déloge du progrès technique qui ne pourra délivrer son énergie émancipatrice que dans une société communiste. Thoreau (qui s’installe à Walden au printemps 1845) dénonce au contraire une illusion : il ne demande pas à ce que les outils de production soient restitués à leurs vrais propriétaires (les travailleurs) ; il dénonce l’ illusion de la vitesse et de l’automatisme... » Cette dénonciation du »progrès » est explicite chez Thoreau selon Frédéric Gros. Nombre  de décroissants s’interrogent également sur les dangers du progrès...
Faut-il vraiment choisir, trancher entre Marx et Thoreau ? Cela peut être l’objet d’une vive discussion ! Qui vaut, qui doit être menée… Peut-être pas ce soir...

Revenons au texte de la préface.
« La philosophie antique promeut comme Henri-David une vie simple, le mépris des richesses matérielles, l’idéal d’autosuffisance […]. Les sagesses antiques (Socrate, Epicure, Epictète,…), n’avaient pas définie autrement la vie philosophique. » Frédéric Gros, philosophe  nous fait regarder vers Athènes pour mieux comprendre l’Américain du Massachusetts Un détour dans la cogitation pour nous faire gagner du temps.
Dernière lignes de l’invention des printemps : « Cette vie dans les bois » allait bientôt résonner de par le monde comme un appel à l’insoumission éthique ».
*

Pour le plaisir, et pour nourrir la nécessaire insoumission quelques extraits tirés d’une des premières dissertation de Thoreau (en 1837 à 20 ans) : « L’esprit commercial des temps modernes ». C’est le discours de fin d’études à Harvard .
Le titre complet est « L’esprit commercial des temps modernes considéré dans ses influences sur la politique, la morale, la littérature, et caractère de la Nation ».
Dans la même livret un (jubilatoire) « Eloge du loisir » par Michel Granger, fin connaisseur de Thoreau.

Thoreau d’abord :
« L’histoire du monde, selon une jute observation, est l’histoire du progrès de l’humanité : chaque époque est caractérisé par un développement type : un élément ou principe qui se déploie constamment grâce aux travaux et aux combats simultanés quoique inconscients de l’esprit humain.[…] Les vents et les vagues ne suffisent plus [à l’homme] , il se voit dans l’obligation d’épuiser les entrailles de la terre et de paver pour lui même des chaussées de fer sur toute la surface du globe. »

Thoreau technophobe ou pour le moins « technosceptique » ?
« En étudiant l’influence de l’esprit commercial sur le caractère moral, d’une nation nous devons seulement viser son principe de base […] et le pouvoir qui l’anime et le subsume, dans l’aveugle et lâche amour de la possession. […] Nous devenons égoïstes dans notre patriotisme, dans nos relations domestiques,égoïstes dans notre religion. »
Thoreau était partisan d’une réduction féroce du temps de travail : « L’ordre des choses  devrait plutôt être inversé – le dimanche devrait être le jour du labeur de l’homme, pour ainsi gagner sa vie à la sueur de son front : et les six autres jours consisteraient en le repos des sentiments et de l’âme – pour parcourir ce jardin ouvert, et boire aux doux effluves et aux sublimes révélations de la nature. »
Mais, » les esclaves  de l’avarice, les sectateurs de Mammon, s’acharnent et calculent… »

A méditer par les « premiers de cordée », amis de Monsieur Macron.
*
Dans le même livret, une « Eloge du loisir » par Michel Granger, grand lecteur de Thoreau.
« Comme on peut le lire dans la dissertation de 1837, Thoreau n’est pas décidé à s’en laisser conter par une majorité matérialiste et opportuniste, pressée de faire fortune et peu délicate sur les moyens de parvenir à son enrichissement. », écrit Michel Granger. Une orientation opposée à celle de M. Macron, qui souhaite que des jeunes aient envie de devenir milliardaires.
« Henri-David préfère de beaucoup une vie simplifiée, plus lente plus méditative.[…] Un tel projet ne peut coexister avec l’esclavage du labeur quotidien, d’où le mémorable renversement paradoxal  de la proportion entre temps de travail et temps de repos : dans un pays où règne au plus haut point l’éthique protestante du travail. […] Le nouveau licencié és- lettres, avec un aplomb imperturbable, prescrit un ordre idéal dans laquelle la semaine serait grâce au loisir, un long sabbat voué au progrès de le l’âme. […] Thoreau n’envisage pas nos loisirs contemporains qui ne sont trop souvent que simples distractions, mais le vrai loisir (otium) ; qui ne sert à rien dans la course aux richesses, le temps qui n’est pas consacré aux affaires (le négoce ! neg-otium). Notre jeune excentrique rêve à voix haute d’une société utopique qui ne serait pas celle des négociants, mais peuplée de contemplatifs. »

Michel Granger cite l’otium romain, Quelques compléments sur cet otium.
Selon Sénèque cette oisiveté active, est celle du stoïcien qui s’accorde des haltes nécessaires à l’engagement dans la cité. Il s’adonne alors au « loisir » qui n’est pas un farniente, mais une existence consacrée à l’étude de la nature et à la réflexion philosophique. Cette « activité détachée »  est bien celle qui occupe la naturaliste péripatéticien américain.  
Cet otium romain fut précédé par l’antique scholè des citoyens grecs qui ne travaillaient pas. Le trio SPA, Socrate, Platon, Aristote ne travaillaient pas, au sens du travail-emploi contemporain...
Thoreau qui fit des études classiques a-t-il rencontré Aristote durant son séjour à Harvard ? L’antique philosophe peu informé sur l’intelligence artificielle et la robotique productive, dans « Politique » avait pourtant l’intuition d’un scholè potentiellement généralisable,  quand l’essentiel du « travail-ponos » serait accomplit par des esclaves mécaniques. La question de… la fin du travail… donne lieu à de nombreuses polémiques, nous ne l’ignorons pas...
Fin de la digression…   

Michel Granger de continuer : «  Thoreau apparaît aussi très moderne en ce qu’il a conscience de la nécessité absolue de préserver le capital de nature indispensable à la survie de l’humanité. »

L’éloge du loisir « philosophique », la décroissance radicale du temps de travail, condition de l’otium-scholè, (dans une précédente intervention, « Pour une décroissance féroce du temps de travail », j’ai défendu le nécessaire avènement de l’otium du peuple...) , une conscience écologique aiguë, Thoreau bouscule les habitudes mentales, participe de la décolonisation de l’imaginaire dans les termes de Serge Latouche.
La déclaration finale de Michel Granger : « Les questions posées par Thoreau, il y a un siècle et demi sont plus que jamais d’actualité. »
Qu’en pensez-vous ?
*
Applaudissements.  Questions et compléments des auditeurs.

*
Ouvrages cités, courte bibliographie.
. Vivre une vie philosophique. Thoreau le sauvage.Le Passeur ,2017.
. Le train d’Erligen ou la métamorphose de Dieu. Boulem Sansal. Ed. Gallimard, 2018.
. Walden ou la vie dans les bois. La préface de Frédéric Gros dans l’édition Albin Michel, 2017.
. L’esprit commercial... » et l’ éloge du loisir  par Michel Granger. Le grand souffle éditions, 2008.
. La revue papier Du Comptoir, n° 3, sept. 2018. Produire moins, vivre mieux, consacre plusieurs    (bonnes) pages à Thoreau.
. Un copieux Cahier de l’Herne (1994) dirigé par Michel Granger est encore disponible chez les libraires soigneux.
. Le même Michel Granger nous offre une introduction au Journal, dans une réédition chez Le mot
 et le reste, 2018.
. La désobéissance… Le plaidoyer… La vie sans principe… Marcher, Promenade d’Hiver… tous ces textes sont disponibles en différentes éditions. Pour les trouver, consulter le fascinant foutoir internet...

Paris, décembre 2018.                                              
                                                                                                                                     Alain Véronèse.
Version 29/12/18.

















 

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