21 décembre 2015
COP 21: le mot "décroissance" fait très peur au Figaro.
Mais le problème encore plus grave reste le culte inaltérable du "dieu" "Développement".
Pour preuves les déclarations du Premier ministre de l'Inde qui ne veut pas entendre parler des problèmes d'environnement, de changement climatique, de COP 21, car pour lui, rien ne doit freiner le développement !
L'Inde avait la même position en 1970 lorsque l'O.N.U. entamait les discussions pour préparer le Premier Sommet Mondial de l'Environnement.
Une brèche s'ouvre cependant au milieu de ces 45 années d'immobilisme : les propos d'une déléguée amérindienne Wayuù à Paris le 10 octobre 2015.
Outre le nom de cette femme Wayuù, cette préface corrige certaines habitudes de vocabulaire :
Par exemple ne plus dire "caraïbe" mais "arawak", et prendre des précautions pour évoquer les "indépendances" aux Amériques, car il s'agit en réalité d' "indépendances-colon" comme le souligne Marc Ferro.
Des précisions sont apportées aux mots "marron", "marronnage", et "cimarron", et le drame du Surinam est évoqué à cette occasion.
On se gardera aussi de dire "Amérique latine" et on préfèrera utiliser une expression plus neutre, moins injurieuse pour les Peuples Autochtones encore colonisés : "Amérique du sud"
Préface.
"nous ne voulons pas d'électricité, nous n'en avons pas besoin" !
(livres de Richard et Sally Price sur eux, mais leur livre excellent sur la Guyane française, à la vie politique tout aussi glauque, "Equatoria", n'a jamais été traduit !).
Pour mieux s'enrichir par l'exportation du bois tropical, ce dictateur a autorisé les Chinois a ouvrir des bagnes en pleine forêt : des prisonniers chinois coupent la forêt sans être payés ! Un journaliste de RFI que j'ai alerté, Arnaud Jouve, a tourné au prix d'énormes risques un documentaire sur ces bagnes, mais Green-Peace-France qui en a une copie refuse de signaler ce scandale : même étrange politique pour ce qui concerne la Guyane française, juste à côté. Green-Peace International a donné l'ordre de ne parler que du Brésil, car ce serait plus médiatique...
Après lecture des 60 pages d'introduction au dictionnaire du Père Breton, pour en savoir plus on lira le volume dirigé par Neil Whitehead : "Wolf of the Sea", édité par l'université de Leiden...A ce sujet voir sur internet mon texte : "Le racisme ordinaire de la République de Jules Ferry à Nicolas Sarkozy", et "Qu'est-ce que l'écologie radicale", où je montre qu'en 1925 Léon Blum utilisera encore la notion de "races supérieures" pour justifier l'envoi du maréchal Pétain au Maroc pour réprimer militairement le soulèvement de Abd El Krim dans les montagnes du Rif ; et en 1952 le haut fonctionnaire Félix Gaillard vantera les avantages de l'énergie atomique en arguant que s'y opposer serait en rester au stade des primitifs africains !
COP 21 : le mot "décroissance" fait très peur au Figaro.
Mais le problème encore plus grave reste le culte inaltérable du "dieu" "Développement" !
Pour preuves, les récentes déclarations du Premier ministre de l'Inde qui ne veut pas entendre parler des problèmes d'environnement, de changement climatique, de COP 21, car pour lui, rien ne doit freiner le développement.
L'Inde avait la même position en 1970, lorsque l' O.N.U. entamait les discussions pour préparer le Premier Sommet Mondial de l'Environnement !
Une brèche s'ouvre cependant au milieu de ces 45 années d'immobilisme :
les propos d'une déléguée amérindienne Wayuù à Paris le 10 octobre 2015...
Le Figaro 4/11/2015
Yves de Kerdrel :"La justice exige qu'avec le peu de carbone que nous pouvons encore brûler en toute sécurité, les pays en développement soient autorisés à croître"
L'Inde , troisième pollueur mondial, défend son droit au développement : en 2015, sa croissance a dépassé celle de la Chine et base sa demande de continuer sur cette lancée au nom de ses "300 millions de pauvres qui n'ont pas accès à l'électricité".
A ce rythme, ses émissions de gaz à effet de serre devraient doubler d'ici à 2030, mais au nom de la "justice climatique" (étrange notion qui enchante les milieux marxistes, sans jamais expliquer ce que serait la justice ou l'égalité : tous égal car tous équipés d'une BMW !? Quel mode de vie faut-il généraliser ? ; quel mode de vie faut-il imiter ? Ne faudrait-il pas rattraper le mode de vie modeste du sarcleur burkinabé qui vit modestement avec des outils à main fabriqués par l'artisan du village, avec des moyens simples ? En ce cas ce serait l'Afrique qui serait en avance, et les pays occidentaux qui seraient en retard sur le bon mode de vie écologiquement soutenable et partageable équitablement non seulement entre tous les humains, sans piller les ressources de la biosphère, mais aussi entre tous ces humains et toutes les autres espèces animales et végétales, grâce à un mode de vie à faible empreinte écologique, garantissant la pérennité des écosystèmes sauvages nécessaires au confort des animaux libres. Voila ce qui serait la véritable justice !
Mais ce Premier Ministre clame :
"Les modes de vie de certains ne doivent pas empêcher les opportunités de ceux, nombreux, qui sont encore à la première marche de l'échelle du développement"Ce sont les propos d'une personne qui a été victime de l'ethnocide, c'est à dire victime de son état de membre de l'élite instruite, donc embourgeoisée, souvent issues d'une formation reçue au cœur de la patrie coloniale, à Oxford ou à Cambridge. Ces citoyens de l'Inde ont été convaincus par cette instruction (à relire comme une déformation, un bourrage de crane, un effet de la prétendue "œuvre civilisatrice") de leur état de membres d'un peuple inférieur qui doit rattraper la métropole montrée en modèle. L'ethnocide introduit le complexe d'infériorité, la honte de provenir de ce que le colon nomme avec mépris la "sauvagerie" et donc la nécessité pour l'infériorisé de se mettre en route vers la vie supérieure, la vie civilisée, donc de s'occidentaliser. Serge Latouche a raison de dire que le développement n'est rien d'autre que l'occidentalisation !
Mais il y a parfois de belles surprises :
Par exemple le10 octobre 2015 à l'occasion des trois journées de solidarité avec les peuples Amérindiens organisée par http://www.csia-nitassinan.org à Paris salle Olympe de Gouges 15 rue Merlin 75011, la déléguée des femmes du peuple amérindien Wayuù, venue de Colombie, Karmen Ramirez Boscàn, va déclarer en évoquant leur lutte contre la plus grande mine à ciel ouvert du monde, 69 000 hectares , une mine de charbon destinée à fournir l'énergie à une usine thermo-électrique :
"Mais nous ne voulons pas d'électricité !, nous n'en avons pas besoin ! "
Il faudrait en parler à Jean-Louis Borloo qui pense remarquable et admirable ses initiatives pour donner l'électricité à tous les Africains !
Les Occidentaux croient toujours que leur mode de vie est supérieur, et forcément à généraliser !
Or on sait que c'est écologiquement impossible, et même pas souhaitable en termes de mode de vie épanouissant et tranquillement agréable ! Le bonheur est dans la vie simple, à taille humaine : rien à voir avec la démesure où mène la course à la compétitivité, ou la folie prométhéenne de faire croire que le progrès consiste à se battre contre la nature et en tirer coûte que coûte le maximum de "richesses", ce qui est hélas le projet qu'ont en commun les idéologies communistes et capitalistes sous le nom inventé en 1824 par Saint-Simon : "l'industrialisme". Puis en 1837 Adolphe Blanqui sera le premier à parler de "révolution industrielle", comme si on assistait à une phase décisive de la marche du progrès, une sorte de bond en avant !
On sait aujourd'hui qu'il s'agissait en réalité d'un formidable régrès, une baisse considérable du sentiment de bonheur. Les heures de travail abrutissant ne cessèrent par la suite d'augmenter. Au bout de ce parcours, il y aura un tel sentiment de mal-être que les "modernes" deviendront d'énormes consommateurs de substances pharmaceutiques pour "se sentir vaille que vaille "bien" " ou vont se jeter sur toutes les activités qui permettent de fuir le sentiment confus, indicible, que la vie est finalement absurde, en se ruant vers tout ce qui distrait et diverti.
Pour le seul bonheur des commerçants : un être malheureux est plus porté à consommer, acheter n'importe quoi, qu'un être comblé, épanoui, heureux des petits riens qui font la richesse de la vie pauvre, volontairement sobre, car remplie de plénitude spirituelle et de tranquille et lente méditation, ou de conversations détendues au sein d'une vie conviviale pleine de chaleur humaine, de douceur, d'amour, bref, le "temps de vivre", vraiment, dans une vie villageoise ou tribale où tout le monde se connait et vaque gentiment à ses occupations transmises patiemment au fil des générations comme si le temps immobile apportait la sécurité en se contentant de transmettre des habitudes immémoriales.
Comme nous l'a dit à la Maison de l'Amérique Latine du Bd Saint Germain à Paris le shaman Yanomami Davi Kopenawa : "Nous, ce qu'on veut, c'est vivre comme avant et que rien ne change" !
Des propos à faire fulminer de rage les apôtres de "l'Histoire" (mythe que se raconte les occidentaux !) les ethnologues anti ethnies Jean-Loup Amselle et Nathalie Cuny,(revue "Lignes" n° 34 et 35 et livre : "Langues à l'encan (2009)" dont l'injure favorite est le mot "essentialiste" pour se moquer des "romantiques" qui prétendent aimer la vie "comme avant" ! C'est pour plaire à ce courant que l’État a détruit trois musées nationaux à Paris : le Musée de la Porte dorée des arts africains et océaniens, le musée des arts et coutumes paysannes ou "A.T.P. et le musée de l'Homme où l'on présentait les modes de vie immensément variés des peuples traditionnels du monde, en haut de la colline du Trocadéro.
Pour avoir une idée de la mythologie qui suinte de toutes les vitrines du nouveau musée de l'Homme inauguré en octobre 2015, on lira de Wiktor Stoczkowski dans la revue "L'Homme" 1990, n° 116, p. 111-135 : "La préhistoire dans les manuels scolaires, ou notre mythe des origines".
Thierry Sallantin
Il faudrait en parler à Jean-Louis Borloo qui pense remarquable et admirable ses initiatives pour donner l'électricité à tous les Africains !
Les Occidentaux croient toujours que leur mode de vie est supérieur, et forcément à généraliser !
Or on sait que c'est écologiquement impossible, et même pas souhaitable en termes de mode de vie épanouissant et tranquillement agréable ! Le bonheur est dans la vie simple, à taille humaine : rien à voir avec la démesure où mène la course à la compétitivité, ou la folie prométhéenne de faire croire que le progrès consiste à se battre contre la nature et en tirer coûte que coûte le maximum de "richesses", ce qui est hélas le projet qu'ont en commun les idéologies communistes et capitalistes sous le nom inventé en 1824 par Saint-Simon : "l'industrialisme". Puis en 1837 Adolphe Blanqui sera le premier à parler de "révolution industrielle", comme si on assistait à une phase décisive de la marche du progrès, une sorte de bond en avant !
On sait aujourd'hui qu'il s'agissait en réalité d'un formidable régrès, une baisse considérable du sentiment de bonheur. Les heures de travail abrutissant ne cessèrent par la suite d'augmenter. Au bout de ce parcours, il y aura un tel sentiment de mal-être que les "modernes" deviendront d'énormes consommateurs de substances pharmaceutiques pour "se sentir vaille que vaille "bien" " ou vont se jeter sur toutes les activités qui permettent de fuir le sentiment confus, indicible, que la vie est finalement absurde, en se ruant vers tout ce qui distrait et diverti.
Pour le seul bonheur des commerçants : un être malheureux est plus porté à consommer, acheter n'importe quoi, qu'un être comblé, épanoui, heureux des petits riens qui font la richesse de la vie pauvre, volontairement sobre, car remplie de plénitude spirituelle et de tranquille et lente méditation, ou de conversations détendues au sein d'une vie conviviale pleine de chaleur humaine, de douceur, d'amour, bref, le "temps de vivre", vraiment, dans une vie villageoise ou tribale où tout le monde se connait et vaque gentiment à ses occupations transmises patiemment au fil des générations comme si le temps immobile apportait la sécurité en se contentant de transmettre des habitudes immémoriales.
Comme nous l'a dit à la Maison de l'Amérique Latine du Bd Saint Germain à Paris le shaman Yanomami Davi Kopenawa : "Nous, ce qu'on veut, c'est vivre comme avant et que rien ne change" !
Des propos à faire fulminer de rage les apôtres de "l'Histoire" (mythe que se raconte les occidentaux !) les ethnologues anti ethnies Jean-Loup Amselle et Nathalie Cuny,(revue "Lignes" n° 34 et 35 et livre : "Langues à l'encan (2009)" dont l'injure favorite est le mot "essentialiste" pour se moquer des "romantiques" qui prétendent aimer la vie "comme avant" ! C'est pour plaire à ce courant que l’État a détruit trois musées nationaux à Paris : le Musée de la Porte dorée des arts africains et océaniens, le musée des arts et coutumes paysannes ou "A.T.P. et le musée de l'Homme où l'on présentait les modes de vie immensément variés des peuples traditionnels du monde, en haut de la colline du Trocadéro.
Pour avoir une idée de la mythologie qui suinte de toutes les vitrines du nouveau musée de l'Homme inauguré en octobre 2015, on lira de Wiktor Stoczkowski dans la revue "L'Homme" 1990, n° 116, p. 111-135 : "La préhistoire dans les manuels scolaires, ou notre mythe des origines".
Thierry Sallantin
20 décembre 2015.
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