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Décroissance Ile de France
6 février 2023

Les Hivernales de la décroissance Liège, le 28 janvier 2023


Une rencontre organisée par Liège-Décroissance – www.liege.decroissance.be
En présence de 36 personnes, belges et françaises

« Comparé à il y a quelques années je trouve que nous arrivons mieux à débattre en groupe. » Un participant.

1. Pourquoi la décroissance est-elle souhaitable, valeurs et spiritualité ?

Une question proposée par les Belges


Valeurs citées


Partage, don, respect du non-humain (Descola), égrégore (esprit de groupe, le tout est supérieur à l’ensemble des parties), puissance de l’esprit plutôt que puissance tout court, dignité, autonomie, retour à la Terre, travail sur soi, refus du pouvoir, refus de l’économie.


Quelques interventions


Opposition entre une décroissance nécessaire (militantisme) et une décroissance souhaitable (spiritualisme).
Spiritualité : rechercher un lien avec ce qui est plus important que nous, le bien-être serait à rejeter.
La décroissance est plus une rupture culturelle qu’une Révolution à âme politique, son but est de recréer société,
Mais face à cette rupture, se dresseront des adversaires redoutables, la division.
L’État a perdu toute légitimité depuis sa gestion de la crise covidaire.
La décroissance n’est pas que celle du PIB, mais un rejet des valeurs du productivisme.
Consumérisme versus productivisme.
Autonomie : la notion de temps libre est une création de la société industrielle, alors qu’on ne doit pas séparer la vie quotidienne de la sphère productive, il faut tendre vers l’autonomie de subsistance.
L’effondrement serait totalement inévitable, signant la fin de la civilisation industrielle, et il y aura des morts. Un retour à la Terre et à la spiritualité sera nécessaire. Si on n’y arrive pas, aucun compromis car « il vaut mieux couler avec grâce ».
Le nécessaire et le superflu sont des notions industrielles, il ne faut retenir que ce qu’on peut faire avec nos mains.
L’anarchie est la théorie politique à revisiter prioritairement.


Conclusion


En mettant en avant la spiritualité, on ne peut s’empêcher de penser que dans le défunt mouvement ouvrier on partait d’un programme très clair et qu’on a débouché sur autre chose que ce qui était recherché, alors qu’en partant de la spiritualité si floue, de valeurs souvent morales, on cherche dès le départ l’inclusion des oppositions et on suppose que ce sera avec elles qu’il faudra faire la décroissance, plutôt qu’avec sa classe par exemple…


2. Comment organiser la transition ?
Une question proposée par les Français


Quelques constats et errements avant d’aborder le sujet


Débat sur le travail, sa nécessaire réduction, la confusion entre le travail et l’économie à ne pas faire et alors s’opposer au travail-marchandise, au travail salarié.
On court, on est des esclaves, tout est travail, les gains de productivité dominent tout.
L’économie de dette suppose le crédit. L’inflation avait un intérêt en permettant de diminuer la dette alors que la déflation ou la situation sans inflation ne baissent pas le coût marginal des remboursements de crédit.
L’inflation entraîne la baisse du capital.
Nous sommes dans une économie de guerre, il nous faut créer une économie de paix.
Revenir à une économie de subsistance.


Amorcer une transition vers la décroissance en :


décolonisant son imaginaire, changeant la constitution de notre pays (E. Chouart), ne restant pas dans l’entre-soi, en luttant contre le crédit et l’obsolescence programmée ainsi que contre la publicité, en partageant le travail, en partant de citoyens « FORMES », car les élus n’écoutent pas, en n’ayant pas peur d’être anticapitaliste, en se faisant plaisir en se rencontrant, en n’hésitant pas à mener une activité théorique, car nous ne pouvons pas décider pour les autres, c’est le moment venu (Kairos) que l’on décidera collectivement des mesures avec les autres pas avant, en créant des monnaies locales, en relocalisant, en revenant à la régulation des prix comme avec l’ordonnance de 1945, en renonçant à l’ordiphone, à Internet.


Quelques interventions


Les gains de productivité permettent de réduire le temps de travail.
Les robots détruisent la société et la biosphère donc il n’y a rien à attendre des gains de productivité.
L’enjeu n’est-il pas de passer d’une société où l’on faisait de la politique avec esclaves humains, à une société où l’on valorisera l’activité politique (Arendt) sans esclaves ni humains ni techniques ?
La transition ne peut se faire que de façon radicale par un retour à la Terre, il ne faut pas compter sur l’État même providence.
Il faut se regrouper et continuer de lutter dans les territoires pour conserver ce qui peut l’être, c’est ça la transition.
L’entre-soi est une notion capitaliste, la puissance en face de nous est trop forte, réinventons une capacité à vivre simplement.
Cependant l’accès à la Terre est cher et de plus en plus difficile.
Derrière la collapsologie se cache une activité de lobbyisme alors que les solutions doivent venir du bas.
Le pouvoir a deux armes : la capacité de produire des lois et celle de les changer. Il utilise une police qu’il faudrait pouvoir se concilier.
Il faut analyser ce qui se cache derrière l’effondrement, car TOUT ne va pas s’effondrer en même temps. Comprendre comment ça va s’effondrer et se préparer.


Conclusions


Entrer dans une rencontre de « décroissants » c’est déjà sortir de l’entre-soi devant la diversité des positions.
Il semblerait qu’on puisse trouver des tendances dans ce qui a été avancé, ceux qui font encore confiance à l’État et ceux qui le rejettent et mettent en avant l’autonomie, le retour à la Terre.
Et encore comme en 2022 à Paris un clivage entre ceux qui croient à la neutralité de la technique et ceux qui sont technocritiques.

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