Dennis Meadows, Donella Meadows, Jorgen Randers Edition spéciale 50 ans Editions de l’échiquier. 2022.
Postface de Bruno Lhoste (extraits).
[…] En France, la croissance est le fondement de la pensée économique et des programmes politiques. Même teintée de vert ou « durable », elle reste quasiment la seule option revendiquée.7
Seuls les tenants de la « décroissance » interrogent ses fondements.
[…] Pour progresser, peut-être faut-il se dégager des alternatives stériles et appréhender simultanément les tensions entre des directions a priori contradictoires, comme nous y invite Edgar Morin à travers les couples développement/enveloppement et croissance /décroissance.
« L’orientation développement/enveloppement signifie que l’objectif n’est plus fondamentalemt la développement des biens matériels, de l’efficacité, de la rentabilité, du calculable ; il est aussi le retour de chacun sur ses besoins intérieurs, la stimulation des aptitudes à comprendre autrui, prochain et lointain, le retour au temps long de son rythme intérieur, non haché et non strictement chronométré.
[…]
L’orientation croissance/décroissance signifie qu’il faut faire croître les services, les énergies vertes, les transports publics, l’économie plurielle,dont l’économie sociale et solidaire, les aménagements visant à l’humanisation des mégapoles, les agricultures et élevages fermier et biologiques... »
[Bruno Lhoste de continuer]
Ainsi, la sortie de la spirale de l’effondrement dans laquelle nous entraînerait la croissance illimitée nécessiterait non seulement de réduire nos besoins en réduisant notre consommation, mais aussi de recourir à de nouvelle technologies plus efficientes.
« Tout autant que nous devons nous engager pour vaincre la faim dans le monde entier, nous devrions par ailleurs nous engager à limiter la croissance économique dans nos propres pays occidentaux […]
Les économies occidentales ont atteint un certain degré de saturation ; dans cette situation, nos buts et nos devoirs résident avant tout dans le fait de contrôler les inégalités et les tensions qui en découlent. [...]
L’homme a besoin de limites, qu’il veut en général ne pas reconnaître . »
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Bruno Lhoste.