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Décroissance Ile de France
20 février 2021

Ni Anthropocène, ni Mégalocène, par Tieri Sallantin



Résumé du texte ci-dessous :

(Il faut arrêter de chercher) des mots censés être des alternatives au mot de 2 000 de Crutzen et Stoermer : « Anthropocène" comme :
capitalocène, thermocène, occidentalocène, industrialocène, monumentalocène, statocène, plantationocène, anglocène, thanatocène, phagocène, phronocène, polémocène,

Je (Thierry Sallantin) m'étais trompé moi aussi en participant à cette frénésie de mots en "cène"= voir page 115, première édition celle de 2013 de L'évènement anthropocène, de Bonneuil et Fressoz, et la note175  page 287,
pour finalement choisir le mot : "mégalocène"= site : partage-le.com
ou période géologique commencée il y a 6 000 ans avec les premières folies des grandeurs, les premières cités-états au Moyen-Orient.

Comme Denis Chartier et de nombreuses autres personnes, je m'étais trompé !

J'ignorais comme beaucoup les cycles astronomiques qui règlent le climat sur Terre:

un cycle de 20 millions d'années , 20 ka, lié à la précession des équinoxes,
concernant l'axe de la planète Terre;
un cycle de 40 millions d'années, 40 ka, concernant l'inclinaison de l'axe, et un cycle concernant l'excentricité plus ou moins grande de l'élipse que dessine la Terre autour du Soleil, soit 10 millions , 100 ka, et 400 millions d'années. 400ka,

C'est seulement en lisant le gros livre de Marie-Antoinettes Mélières chez Belin:

Climats, passé, présent, avenir.

que je découvre page 177 que l'interglaciaire actuel (MIS-1), nommé Holocène, pourrait être pour des raisons astronomiques: forme de l'élipse autour du Soleil, exceptionnellement long, probablement 30 000 ans, comme le MIS 11, il y a 400 000 ans, car agrandi par un cycle supplémentaire supplémentaire de 22 ka…

Fini les habituels interglaciaires de 10 000 ans.

L'actuel Holocène se distingue par la très faible excentricité de l'orbite de la Terre autour du Soleil, comme lors de l'interglaciaire MIS 11 survenu il y a 400 000 ans. La durée de MIS 11 avait été alors prolongée de 20 000 ans. Mélières page 228 précise que notre interglaciaire ne retournera pas naturellement vers une glaciation avant plusieurs dizaines de milliers d’années.

MIS 11 = moins 425 000à moins 395 000 années soit 30 000 ans: le plus long interglaciaire de tout le Quaternaire, 2 millions d'années 580 000ans après le Pliocène, donc début du Pléistocène .
Depuis 3 millions d'années, les alternances glaciaire/interglaciaire ne varient que dans une fourchette de 5 degrés.Cette fourchette relativement étroite montre à quel point l'actuelle (6000 ans tout de même !) folie productiviste pourrait faire sortir notre planète des clous, et c'est ce qui terrifie le plus Marie-Antoinette Mélières : on va vers du jamais vu sur Terre, depuis trois millions d'années ! Un des schémas de son livre insiste sur ce point !

L'Holocène désigne l'entrée dans la phase chaude il y a 11 700 ans BP= before present.(present = 1950, selon les normes des géologues...
Würm = froid de -70 000 à -20 000
puis lent réchauffement
puis rapide réchauffement: 14 700 (le chaud "Bölling- Alleröd= 14 700 à 12 800
puis froid du Dryas récent: - 12 800 à - 11 700


suivi de l'actuel réchauffement nommé Holocène, donc depuis - 11700


Lors du réchauffement rapide de - 14700, fonte des glaces, la mer monte de 16 mètres en moins de 350 ans.
depuis 6 000 ans, ma mer s'est stabilisée, après une montée de 1,7 cm par an de - 11 000 à - 8 000 BP, soit 50 mètres de - 11 000 à - 8 000 BP.

En tout depuis - 20 000 ans élévation de plus 120 mètres : probablement à l'origine du déferlement dans la Mer Noire, que les anciennes chroniques désigneront par leterme "Le Déluge" (la Bible).


Mélières précise page 203 que seulement dans 50 000 ans, la situation astronomique sera à nouveau favorable à la prochaine glaciation : détails sur la figure 20-3 page 192.
Elle cite les travaux des deux astronomes belges parus dans Science, et démontrant que l'Holocène pourrait durer 50 000 ans, et que donc il est inutile de chercher un autre nom de période géologique pendant ces 50 000 ans !

La seule chose faisable est de déterminer à l'intérieur de cette période "Holocène" quels sont les subdivisions, ou "âges", que l'on peut d'ores et déjà remarquer.

et ces âges nese terminent pas par le suffixe "cène",
mais ce sont des mots avec à la fin
ian en anglais, et en français.
Les géologues en 2018 ont refusé le mot à la mode du chimiste Crutzen : "anthropocène"
et à la place, ont déterminé trois âges qui subdivisent la période Holocène.
Il se pourrait que les activités, non pas nommées par erreur  "humaines", mais nommées par un mot précisant que seuls un certains types d'êtres humains bien particuliers en sont la cause, il se pourrait donc que ces activités engendrent par emballement des processus industriels une modification dramatique du climat au point de justifier qu'au trois âges actuellement acceptés par les géologues en tant que subdivisions de l'Holocène :


-le Greenlandien depuis 11 700 ans
-le Northgrippiien depuis 8200 ans,
-le Mégalayien depuis 4200 ans


soit le lower, puis middle, puis upper Holocene


pourrait s'ajouter l'âge des exterminations de masse des espèces animales et végétales, du fait du réchauffement climatique dont james hansen pense qu'il sera extrème: plus 16 degrés en moyenne mondiale, soit plus 20 sur les continents, et plus 30 aux deux pôles, les 70% d'océans jouant un rôle temporisateur, rôle relatif, puisqu ' aver plus 16 degrés, james Hansen pense qu'aucun animal vertébré survivra (lire "Climate sensitivity, sea level (...) in Philosophical transactions of the Royal Society... London 2013
Il n'y a pas de mot pour le moment.
dans le texte ci dessous, je propose :

l’Exterminacien.


***


Le texte complet ci-dessous :


Je suis très inquiet de constater que Denis Chartier semble lui aussi tomber dans le piège des mots en "...cène", comme s'il ignorait le fait que nous ne sortiront pas de la période géologique Holocène pendant 50 000 ans, et que donc tout autre mot en ...cène, est hors sujet, y compris le "plantationocène" !

Comme le chimiste et partisan de la très technolâtre "géoingéniérie" Paul Crutzen qui lance en 2000 par étourderie et incompétence en sciences humaines et en astronomie le terme à consonance d' époque géologique au sens décidé par les géologues au XIXe siècle (la série des mots comportant le suffixe : "... cène"), dans la série classificatoire: ère; période; époque ; âge ., le mot hélas répété en boucle par les ignorants et les journalistes, le mot à la mode : "anthropocène", et ceci, alors que c'est astronomiquement absurde, puisque comme l'on démontré les astronomes belges A. Berger et M.F. Loutre dans Science 297, pages 1287-1288=
"An Exceptionally Long Interglacial Ahead ?"
l'actuelle époque géologique nommée depuis la fin du cycle des glaciations: période Holocène,
ne peut pas être remplacée par un autre nom de période se terminant par " ... cène"
entre autre par "anthropocène" ou n'importe quoi se terminant par "cène", puisque l'actuelle période interglaciaire nommée "Holocène" est partie pour durer ... 50 000 ans,
du fait de la forme de l'orbite terrestre qui va rester proche du Soleil pendant 50 000 ans, et donc empêcher tout retour à une nouvelle phase de glaciation, comme lors du Pliocène !
J'étais moi-même tombé dans le piège des néologismes alternatifs dans le volume que Bruno Latour nomme de façon élogieuse le "Bonneuil et Fressoz: "L'évènement anthropocène", le volume inaugural en 2013 de la collection "ANTHROPOCENE" au éditions du Seuil, en proposant le mot "Thermocène" en clin d’œil à mon ami Jacques Grinevald, puis en préférant ensuite le mot "Mégalocène" pour insister sur la très grande ancienneté de l'obsession pour la richesse et le pouvoir (riki, en langue francique) et de l'accumulation capitaliste liée au tout début des sociétés massifiées et hiérarchisées (Pierre Clastres et Roger Renaud ou encore Eric Navet) , des premières cités-états, surtout au Moyen-Orient, il y a déjà 6 000 ans = mes textes sur le site de l'écologie radicale Deep Green Resistance et les éditions des écologistes violents, les éditions LIBRE, site : partage-le.com, pour surtout contredire la doxa marxiste sur les "enclosures" anglaises en tant que début du capitalisme !
Donc la folie des grandeurs, l'hubris, la démesure, déjà il y a 6 000 ans, le début des ubuesques "mégalos" dont on ne sait toujours pas se débarrasser : à quand l'éradication de tous les Xi Jin Ping ! A quand l'insurrection victorieuse des peuples pour en finir avec tous ces malades mentaux ivres de puissance et de pouvoir, par simple course mimétique de gamin de cour de récré: "c'est moi qui ai la plus grosse" !
A quand le retour des sages nous alertant sur la suicidaire , ethnocidaire et écocidaire "hubris" ?
Robert Jaulin avait raison de lier la lutte contre l'ethnocide aux combats écologiques de son ami le plus grand mathématicien du monde, encore à ce jour, Alexandre Grothendieck : un fameux "Mardi de France-Culture" vers 1975, animé par Pierre Samuel, avait souligné la convergence de ces deux combats pour éviter le suicide de l'humanité !
sauf que le mot "humanité" est un piège, comme l'usage du mot "homme" chez les intellectuels du XVIIIe, un piège issu de la prétention à l'universalisme des chrétiens se disant dépositaires de la seule vraie religion, donc de la seule explication globale de tous les tenants et aboutissants de l'Univers, puisque "Dieu dit tout dans la Bible", et que donc seul le mot "catholique", du mot grec signifiant "universel", est dépositaire de la seule vérité qui explique tout !
C'est là l'origine de la prétention des européens à envahir le reste du monde pour convertir les ignorants, les mécréants, à la seule vraie religion universelle !
Le mot du père de Mirabeau: "civilisation" viendra à point en 1756 pour renforcer la fierté des colons.
Civiliser les sauvages deviendra depuis les "Lumières" un absolu incontestable, et ce sera répété par Jules Ferry en 1881, Léon Blum en 1925 et encore en 1952 par un haut fonctionnaire expliquant que tous les pays doivent apprendre à utiliser la fission de l'uranium pour devenir des états modernes, sinon, ce serait rétrograder au niveau des "primitifs africains" (!?).
Je conteste vigoureusement le racisme qui se loge derrière la soit disant unité du genre humain, car cet anthropocentrisme est un europeocentrisme, et finalement un ethnocentrisme qui marque le triomphe ou apparent triomphe (pour moi éphémère) du productivisme industriel marxiste et capitaliste, d'abord vécu comme typiquement "occidental", et désormais à lire comme également "oriental", étant donné le réveil soudain de la Chine post maoiste, résolument lancée dans la course au mimétisme absurde (écologiquement), chaque état cherchant seulement à produire plus, produire pour produire, seulement car "ça emploie" !
Peu importe la Sixième extinction massive des espèces, les désordres dans les équilibres du monde des animaux microscopiques générant des pandémies de plus en plus incontrôlables, et en résultante de l'ensemble des dégâts : le réchauffement climatique dont James Hansen a décrit dès 2013 dans "Climate sensitivity, sea level...)= publié in "Philosophical transactions of the Royal Society..."  l'inéluctable conséquence: l'extermination de tous les vertébrés, avec une température moyenne mondiale de plus de 16 degrés, soit plus 20 degrés sur les continents, et plus 30 degrés aux deux pôles, effet contrebalancé par l'aspect "tampon" des 70 % de surfaces marines du monde, d'où la température globale moyenne de "seulement" 16 degrés en plus en comparant avec la moyenne connue à l'époque préindustrielle. Cela se mesure aussi très clairement avec le taux en ppm du CO2 dans l'atmosphère: on a dépassé les 400 ppm au lieu des 250 ppm des années 1850.
Hansen est catégorique : le stress hydrique sera tel que seul les bactéries et les animaux microscopiques s'en sortiront !
On reviendra, du fait de notre intelligence (intelligence !?) à la vie telle qu'elle était au "Précambrien !
500 millions d'années de perdues, de gaspillées, et cela que parce qu'on aura oublié d'égorger séance tenante tous les riches de cette planète, et qu'on les aura juste regardé avec parfois le curieux syndrome jadis décrit par la Boétie : cette admiration des pauvres pour les riches, menant à la "servitude volontaire", et donc à l'incapacité de s'insurger pour tous les tuer !
Les chiffres des surfaces terrestres actuellement peuplées de milliards d'humains qui vont devenir incultivables et invivables d'ici peu démontrent que la Troisième Guerre Mondiale sera inévitable et dantesque, avec à la clé les tensions multiples face aux mouvements migratoires irrépressibles. La peur de l'étranger, viscérale, atavique, et connue au sein de toutes les espèces de mammifères attachées à leur territoire, génèrera des actions guerrières que certains qualifieront "d'extrême droite" par réflexe de l'habitus de la "bonté chrétienne" laïcisée en bienpensance de gauche, au nom de l'universalisme.
Bref,
le mot scientifiquement injustifiable "anthropocène" est un mot raciste, car il fait croire que tous les hommes sont des "modernes", des urbains, des utilisateurs de super-marchés et des automobilistes, de New-York à Pékin, en passant par Berlin et Moscou ou Brasilia et Lagos ou Dakar !
Mot raciste, car niant que 90 % des 7 000 langues du monde portent traditionnellement, depuis des millénaires, des philosophie nourries de biocentrisme, de sens de la mesure et de compréhension de la nécessité de respecter tout ce qui vit sur Terre, en évoquant nos sœurs les plantes et nos frères les animaux, biocentrisme considérant la biosphère comme une "Mère-nature" avec admiration et sentiment que seul un mode de vie modeste et discret, en ne vivant qu'en petits groupes d'êtres humains souvent nomades et auto-organisés de façon tribale et sans pesantes hiérarchies, seul ce mode de vie permet de laisser toute la place nécessaire aux autres "existants", comme l'exprime Barbara Glowczewski, la spécialistes des premiers habitants de l'Australie, pages 141 à 155 de "Penser l'Anthropocène" (Presses de Science-Po, 2018) actes du colloque au Collège de France de novembre 2015 dirigé par Catherine Larrère et Rémi Beau...
Catherine Larrère verte de rage quand je lui ai dit publiquement à "Dauphine"  "qu'avec un titre de colloque aussi désastreux: "penser l'anthropocène", c'était le meilleur moyen de ne pas ... penser" !
"Puisque le mot-même "anthropocène" est une injure à la réalité de ce que sont les êtres humains, à savoir des êtres extrêmement différent et en aucun cas responsables globalement telle une "force géologique": les Inuits ne sont pas responsables, pas plus que les Yanomami, les Toungouses, les Papous, les Touareg ou les Pygmées ou encore cette centaine de peuples de l'est amazonien, au pied des Andes, qui vivent actuellement avec des haches de pierre et se cachant en permanence pour éviter d'être colonisés, quelque soit l'outillage soit disant "merveilleux avec lequel des missionnaires tentent de les appâter, comme de simples animaux qu'on tenterait d'amadouer pour les apprivoiser ! En Asie, un peuple résiste : un groupe d'habitants de la petite île de North Sentinele, au sud-est de l'archipel des Andamans, entre Inde et Birmanie, un de ces peuples nommés par les explorateurs espagnols des "Négritos", issus de la vaste migration d'une des premières sortie d'Afrique du côté du sud de la Mer Rouge, vaste pérégrination à l'origine des langues austronésiennes du sud de Ceylan à l'Indonésie, la Malaisie, la Papouasie et tout au bout, la Tasmanie. Mais ceux de cette petite île des Andamans ont toujours maintenu leur indépendance en tuant systématiquement quiconque tente d'aborder leur rivage !
Vive ces résistants !

Et d'autres, ayant connu la colonisation, décide comme sur l'île de Bunlap (Vanuatu) de se débarrasser de tous les enseignants et de tous les missionnaires comme de tous les agents de développement, pour ne vivre qu'en faisant confiance aux savoirs-faire de leurs Anciens, et de retrouver les arts de la vie autarcique, comme jadis, car finalement, ils se sont aperçus que ce que les étrangers nomment "progrès" n'apporte que le mal-vivre et le mal-être !

Donc vive ces 90% des langues du monde qui véhiculent trois des quatre ontologies décrites par Philippe Descola, des ontologies biocentriques qui encouragent les modes de vie écologiques: l'humilité de la vie volontairement simple ! Voir l'étymologie de "humus" et "humilité" !

Honte aux 10 ¨% des langues du monde qui transmettent l'outrecuidance de l'anthropocentrisme, cette hérésie récente, née dans les horribles zones de la Terre où des peuples ont laissé faire la division d'entre eux-mêmes, comme l'expliquait l'ethnologue Pierre Clastres dont je fus l'élève de 1973 à son décès brutal fin juillet 1977, le même jour que l'écolo Vital Michalon et la grand-mère qui regardait passer la manif anti-nucléaire de Creys-Malville : Joséphine Dubuisson, cette héroïne de la lutte écolo qui eut le courage d'ouvrir la porte de sa maison sur les pentes de Faverges pour que les manifestants pourchassés par la violence policière et leurs grenades qui firent tant de blessés et un mort (Michalon), puissent s'y réfugier ! La mort de cette vieille dame est restée à ce jour oubliée de tous, et pire, de ... toutes ! Mais que font les féministes !
lire et relire de Pierre Clastres: "La société contre l’État", pour comprendre que NON, les humains sont très différents, et en aucun cas à globaliser au point de créer le concept imbécile et raciste d' "Anthropocène", comme si tous pareils, les humains étaient à dénoncer comme "espèce détruisant forcément les écosystèmes"!

Homo sapiens existe depuis 300 000 ans (découverte récente au sud du Maroc)

et pendant 99% de l'existence de cette espèce, ils n'ont cessé de mener un mode de vie adapté à leur psychologie et à leur physiologie, donc en petits groupes à échelle ... humaine ! Tout mode de vie hors de cette échelle est ... inhumain, source de malaise et de mal-être ! Démonstration réalisée par le médecin-pédiatre André Bourguignon dans ses deux tomes de "Histoire naturelle de l'homme: tome 1= L'homme imprévu: 1989; tome 2 L'homme fou, 1994, éditions PUF
L'ami de Clastres, Jacques Lizot, a confirmé en étudiant par son terrain réalisé sans interruption au sud du Vénézuéla le mode de vie des Yanomami de 1968 à 1993,  que Marshall Sahlins (dès le symposium du 6 au 9 avril 1966 à Chicago : "Man the Hunter" sous la direction de Richard B Lee et Irven Devore) , avait raison: la vie des "hommes actuels continuant à vivre comme au (prétendu) paléolithique", comme entre autre les chasseurs cueilleurs du Kalahari (ceux du film : "Les Dieux sont tombés sur la tête"), est une vie formidable, propice au sentiment de bonheur, donc à mille lieues du malheur, une vie où le mot -même "travail" n'a aucun sens, ce qui a été remarqué par Sharp chez les aborigènes d'Australie dès 1958 et relevé par Sahlins page 68 et 526 en note 15 (édition de poche folio-histoire ), en analysant linguistiquement comment les Yir-Yiront disent dans leur langue "travailler" !
Le mot le plus approchant est le mot qui signifie : "jouer" !
Donc toute la vie de ce peuple consiste à jouer.
Tout est amusant dans leur mode de vie !
ces aborigènes d'Australie pratiquent depuis des dizaines de millénaires le mot d'ordres des situationnistes peint sur un mur à Paris en mai 1968 : "Ne travaillez jamais" !
Idéal aussi du leader Sioux de la Religion des Rêveurs: Smohalla: "Jeunes gens, ne travaillez jamais: le travail nuit à vos rêves !" Indispensable de lire l'intégralité du discours de Smohalla, reproduit dans le recueil célèbre et constamment réédité depuis :
 : "Pieds nus sur la Terre Sacrée" (Denoël), sous la direction de la fille de Marshall McLuhan, le théoricien de la folie des médias modernes !
Parenthèse liée à mon étude actuelle d'autres résistants (comme à Vanuatu) au mode de vie moderne : les néo-ruraux dits "hippies" du Couserans, en Ariège : une maman a choisi de nommer son bébé: "Smohalla", ce qui a laissé bouche bée la secrétaire de la mairie de Massat ! La jeune maman rétorquera : "Quoi ! vous ne connaissez même pas le prophète Lakota de la Religion des Rêveurs : Smohalla !"...
Sur le mode de vie avec très peu d'heures de travail par jour, j'ai montré avec plein de tableaux chiffrés ce qu'il se pratique par exemple en Amazonie dans mon article :
"Permaculture, agroécologie, jardins-forêts : des savoirs millénaires."= internet = site = partage-le.com

D'autres "néo-sauvages" de ce coin des Pyrénées choisissent de ne jamais déclarer les naissances à l'Etat ! Ce sont des enfants qui, officiellement, n'existent pas: ils et elles n'auront jamais de carte d'identité. Les parents pensent que le monde moderne ne va pas tarder à s'effondrer, et que cela serait mal préparer leurs enfants à l'avenir que de répondre aux simagrées d'un État qui ne peut être qu'éphémère : seuls survivront ceux et celles qui depuis leur plus jeune âge apprennent à vivre que des fruits de la nature, et savent faire tout le nécessaire pour la vie autarcique, de leurs mains habiles dans tous les artisanats, en se cachant au fond des bois, là où l'électricité n'a jamais été installée, et où les parcelles cadastrées ont fini par tomber en désuétude !
Préférer l'édition en grand format car il contient les admirables photos de Curtis prises au XIX dans les Grandes Plaines de l'Amérique du Nord, un de ces coins immenses du monde à ce jour encore sous le joug colonial, comme d'ailleurs 50 % de la surface des terres émergées du monde où les Blancs venus d'Europe ont hélas "réussi" leur sanglante colonisation, y compris au nord de toute l'Asie: la Sibérie, et ne sont jamais revenus dans leur Europe natale, au détriment des peuples envahis, au point que la France doit à cette expansion mondiale décrite par Alfred W. Crosby (Ecological Imperialism: the Biological Expansion of Europe, 900-1900; ed. 1986,) d'être si ancrée dans ses multiples possession coloniales encore aujourd'hui, d'être la première propriétaire de fonds sous-marin du monde, depuis le traité de Montego Bay= voir sur internet : extraplac et IFREMER ! Dire que les ignares de nos universités osent évoquer des temps "post-coloniaux", alors que la colonisation, surtout française ! ne s'est jamais terminée ! Et j'ai même pu observer 500 ans après l'arrivée du criminel Christophe Colomb, comment la France continue à coloniser en Amazonie et à tenter de parfaire au fond de la forêt son "œuvre civilisatrice", ce qui au passage a entraîné dans les années 1980 l'extermination du peuple amérindien Akulio: je n'en connais que deux survivants: Aliki et Pélémit, qui échappèrent au massacre car les Wayana avaient adopté ces deux enfants lors de leur déportation dans la "réduction" de Tépou-Pepta" (="La Grande Roche") !

Sahlins, dans son livre de 1972 "Stone Age Economics" enfin traduit en 1976 est merveilleusement préfacé par Pierre Clastres, mais cela avait rendu furieux Maurice Godelier, qui s'exclamera sur France Culture: "ce livre hélas préfacé par Pierre Clastres... !"Il est vrai que dans la revue "Libre", éditée par Payot-poche, une revue proche de Castoriadis et Lefort, où on lira dans les n° 2 et 4 vers 1977 les deux meilleurs articles de Lizot sur l'économie des Yanomami, Pierre Clastres avait écrit une violente diatribe sur "les marxistes et leur anthropologie", et Godelier s'était senti visé !
Jaulin avait aussi eu des ennuis en prenant parti pour les trois peuples amérindiens contre la récente prise de pouvoir des marxistes en Amérique centrale, des communistes pratiquant comme Staline les méthodes arbitraires et coloniales pour mettre au pas les Peuples Autochtones de Sibérie. Communisme partout= ethnocide partout... au nom de l'universalisme communiste pour instituer partout l'unité du "genre humain" devant gagner la bataille du productivisme par la rage stakhanoviste de l'ouvrier efficace au service de la grande industrie !

Retour sur le racisme du mot "anthropocène"

Le collègue de Catherine Larrère, Rémi Beau, est plus prudent : il s'est aperçu que les géologues ont refusé de suivre l'idée du chimiste Paul Crutzen et ne veulent pas utiliser le mot "époque anthropocène". Pour eux, nous sommes toujours dans l'époque "Holocène", laquelle est partie pour durer 50 000 ans, pour des raisons astronomiques, comme ci-dessus déjà expliquée, et qu'on ne peut que discuter d' éventuelles divisions à l'intérieur de l'époque Holocène, donc seulement de "âges" qui subdiviseraient l'Holocène. Rémi Beau diffuse dans ses conférences la "slide" illustrant les dernières hypothèses sur ces âges :
Nous serions selon l'"International chronostratigraphic Chart" de 2017, depuis 11700 ans dans l'âge du Greenlandian,(early Holocene) marqué par un réchauffement global.
Puis il y a 8326 années, on serait rentré dans le Northgrippian,(middle Holocene)  un refroidissement relativement léger (comparé aux oscillations des époques glaciaires). Enfin, depuis 4250 années, on est dans l'âge du Mégalayien, en anglais = Mégalayan, (late Holocene) marqué par une sécheresse qui a entraîné des perturbations dans de nombreuses sociétés humaines partout sur la planète. Cela a été attesté en plusieurs endroits par des traces géologiques : au Canada, en Inde, etc...
L'Etat du Mégalaya, au nord -est de l'Inde, origine du nom de cet âge géologique, est le lieu où, au fond d'une grotte, les géologues ont pu mesurer le changement climatique il y a 4250 ans, en analysant les strates d'une stalactite...
Peut-être que les géologues, confrontés aux traces géologiques attestées mondialement et démontrant une brutale accélération du réchauffement climatique issu de la mégalomanie absurde des riches et de leur cupidité infantile, leur avidité vorace d'égoïstes ivres de domination, de pouvoir, de richesse, par effet de la toxicomanie: l'addiction au "paraître" étudiée jadis par Veblen, le paraître "riche" étant stupidement valorisé, au grand dam de toutes les sagesses du monde depuis des millénaires,
confrontés à cette ravageuse et suicidaire maladie mentale qui atteint autant les communistes (modèle chinois: on lira "Rouge vif"en librairie depuis février 2020) que les capitalistes, la course au prétendu "succès" au prix d'un industrialisme et d'un productivisme féroce étant une vieille rengaine depuis Marx et Auguste Comte, jusqu'aux exhibitions à but de concurrence entre les "deux systèmes politiques", des produits d'usines sous Nixon et Khrouchtchev,!... les géologues finiront peut-être par estimer que nous sortons de l'âge du Mégalayen pour entrer dans un âge extrêmement dangereux pour tous les animaux non microscopiques (lire James Hansen), à cause d'une chaleur désormais mortelle sur Terre .

En attendant mieux, je propose que le nouveau terme soit:

« l'Exterminacien"

ou au sein de l'Holocène (mot désignant une période), la nouvelle subdivision exprime le fait de l'extermination de la quasi totalité des êtres vivants, à commencer par l'espèce humaine, avec déjà au début, la mort des 50 % d'humains stupidement entassés en ville, et incapables de produire de façon autonome, à échelle domestique, leur propre nourriture !
Et passant leur temps à s'entretuer pour le moindre bout de pain !
Lire le témoignage de l'ethnologue sur l'agonie d'un peuple déplacé et réduit à la famine en Afrique de l'est : "Mountain People", intitulé chez Stock: "Un peuple de fauves", et réédité chez Plon, dans la collection Terre humaine de Jean Malaurie. Ce livre est la suite de "Forest People", sur les Pygmées...

Le choix du mot terrifiant: "L'Exterminacien" est de ma part délibéré !
J'en espère une prise de conscience salutaire et la rage dévastatrice des insurgés en armes, décidant d'exterminer tous les riches de tous les pays du monde, qu'ils soient sous la houlette communiste ou la houlette capitaliste :
les exterminer tous avant qu'ils déclenchent la "Sixième extinction mondiale des espèces" analysée par les biologistes et les paléontologues !
Plus question d'en rester aux bisounourceries de "Extinction Rébellion" et autres sectateurs de "sainte non-violence", ce qui transforme hélas les jeunes en inoffensifs boy-scouts ne menant que de gentilles actions qui ne font pas peur aux Puissants de Pékin ou de Washington, Berlin ou Paris !
Des pétitions, des défilés...
Non !


Comme disait Blanqui: "maintenant, il nous faut des armes"


C'est pourquoi nous publions, nous, les anti-civ (Derrick Jensen= dans le film sur internet = End Civ, de Franc Lopez)), nous les écolos radicaux, nous les primitivistes, nous les lecteurs de Green Anarchy lancé par l'historien John Zerzan, nous les enthousiastes des écoles survivalistes de la Tamarack Survival School, au nord du Wisconsin, dont les moniteurs sont des amérindiens Ojibway, nous les stagiaires de Lynx, pour apprendre le mode de vie paléolithique dans les Montagnes Rocheuses avec "Four Prehistoric Seasons", détails dans le reportage du photographe Eric Valli= "Rencontres hors du temps",(éditions de La Martinière, 2011) une dizaine d'exemples de personnes ou de groupes qui ont fait le choix en Amérique du Nord de vivre un mode de vie reconstituant les façons de faire paléolithique . Lire en poche : "Off the grid", de Nick Rosen; Penguin Books, 2010. Selon lui, en 2007, ce choix radical de "tout quitter" concernait 300 000 foyers (home) et en 2010, ces refuseurs radicaux de la modernité sont 520 000 foyers, chiffres à partir desquels Eric Valli estime qu'en tout, ces "amish", selon le mot rendu célèbre par Emmanuel Macron fin 2020, seraient 1 million en Amérique du Nord !
Le livre d'Eric Valli est complété par son film : "Lynx, une femme hors du temps" . Titre pour moi absurde, car ce sont ces personnes qui vivent dans le bon "timing", et les "modernes" qui sont hors de la réalité, hors du temps, ignorants le caractère absurde, suicidaire de la prétendue "Histoire", la seule à laquelle croient les "modernes" (lire Hartog et autres déconstructeurs du présentisme et des noms grandiloquents dont les occidentaux affublent les "noms d'époques " ! tel le stupide Yves Coppens et son désastreux "nouveau musée de l'Homme",voir mon article paru dans l'Ecologiste, à ce sujet, article salué par l'historien François Jarrige ! et sa croyance en une "révolution néolithique", une expression sans le moindre fondement, issue des élucubrations de l'australien Gordon Childe, un de ces marxistes adeptes du "progrès" ! Le préhistorien Alain Testart a démontré page 302,  dans "Avant l'histoire" en 2012 (Gallimard) que ce sont les autochtones d'Australie qui ont été les premiers du monde, 20 000 ans avant les autres parties du monde, a avoir inventé la pratique de la pierre nouvelle, ou pierre polie, ou "néolithique"= découverte de 2010 de Bruno David, université Monash de Melbourne, suite à l'expertise et la datation d'une hache en Terre d'Arnhem, au sein du peuple Jawuyn. Hache polie de 35 500 ans. en Europe ce type de hache n'apparait qu'après 8500 ans avant notre ère. Donc les pionniers des nouvelles techniques pour obtenir des tranchants plus efficaces que les haches en pierre taillées dites "paléolithiques", pour signifier la période de la pierre ancienne, ces pionniers sont les aborigènes australiens.
Cette innovation ne les a pas pour autant rendu des "dingues du progrès" comme le pensent les enthousiastes de la prétendue "révolution néolithique". On lira aussi de James C. Scott: "Homo domesticus: une histoire profonde des premiers États", La Découverte 2019, au sujet du régrès fantastique engendré par la pratique de l'agriculture en champs ouverts définitifs, à ne pas confondre avec l'horticulture sur clairières provisoires des Papous et des Yanomami, sur ces derniers, mon article déjà mentionné sur le site "Partage-le.com": "permaculture..."
James C. Scott est un des auteurs adoré par les radicaux de Deep Green Résistance, il est aussi un grand lecteur de Clastres, de lui aussi, lire "Zomia, ou l'art de ne pas être gouverné"= an Anarchist History of Upland Southeast Asia, 2009, traduction = Seuil, 2013, réédité en poche récemment...
Deep Green Resistance -France a lancé les éditions LIBRE, qui diffusent entre autre des livres sur les aspects ridicules de la non-violence, et démontre que la violence est nécessaire pour en finir avec les riches de gauche et de droite, avant que ces riches rendent la biosphère inhabitable, notamment en traduisant des manuels d'actions violentes écolos, et les livres de Peter Gelderloos... ce qui a étrangement déplu à des anarchistes de Lyon qui ont publié une brochure pour "démolir" les éditions LIBRE ! Il est vrai que ces anarchistes ne pensent plus à la lutte contre la classe des riches et des puissants, et tombent dans la mode des universités des USA: la "cancelled culture", les "races" méprisées, les catégories et sous catégories de "genres" aux 15 ou 20 lettres qui commencent par LGBTQQIP2S A A , etc...et à la fin: Z;  et sont partis vent debout contre le numéro spécial de la Décroissance de l'été 2019 sur "La Grande Confusion", numéro basé sur les études liées à la revue "Quel sport" fondée en 2007, d'où en 2017 les éditions QS et en 2019, plusieurs livres sous la direction de Fabien Ollier, comme
"La transmutation posthumaniste. Critique du mercantilisme anthropotechnique"= 14 auteurs
ces livres confirment les travaux du groupe de Grenoble issus du jeune mao, le lycéen de 1968 Yannick Blanc, qui deviendra journaliste à Actuel, années 1970, puis va créer le groupe de réflexion : "Pièces et main-d’œuvre" (PMO)= site internet passionnant de PMO, mais bête noire des anars de Lyon != eux ne s'attaquent plus aux riches, mais aux ennuis qu'on fait aux "trans" et aux "bi", et autres lubies de bobo lecteurs de Libé et de Béatriz Préciado, qui ignore de quel sexe est son corps, et adore les possibilités techniques de dernier cri pour trafiquer son corps : vive le progrès et les multinationales de la pharmacie !
Décadence de la lutte des classes !

Tieri Sallantin


Ce texte n'engage pas "décroissance idf".

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Commentaires
P
Le texte de T Sallantin ratisse large, aveuglant de références, avec des affirmations péremptoires et toutes plus définitives et, semble t il, plus irréfutables les unes que les autres. On s'attend à un post scriptum du style:' Tout commentaire est superflu".<br /> <br /> Je me risque cependant à faire deux commentaires.<br /> <br /> Le premier commentaire est au sujet du petit jeu que T Sallantin fait autour du mot travail. Quand il rappelle le mot d'ordre situationniste:"Ne travaillez jamais", le mot travail a le même sens que celui du mot travail que nous connaissons. Cependant, c'est un mot d'ordre volontairement polémique puisqu'il ne fait pas de distinction entre une activité (faire un cafè pour un ami) et la même activité rémunérée ( faire un cafè dans un bar). On sait au moins de quoi on parle. <br /> <br /> Par contre avec les aborigènes d'Australie ou les membres de la Religion des Rêveurs il veut nous refaire le coup des 'bons et heureux sauvages". Les uns joueraient en travaillant ou travailleraient en jouant, car, pour le mot travail,"Le mot le plus approchant est le mot qui signifie : "jouer" !". La belle affaire, si pour faire la cuisine, construire une maison, aller à la chasse, cultiver.. ils désignent ces activités par le verbe jouer. Cela change t il le fait qu'il y a du temps allouer à ces activités et que ce temps ne peut pas être, socialement, arbitrairement alloué ?<br /> <br /> Même remarque pour les Rêveurs. Dans leur cas il faut souligner que l'injonction :'"Jeunes gens, ne travaillez jamais: le travail nuit à vos rêves !" s'adresse aux jeunes gens et pas aux jeunes filles! Quelque part dans votre texte n'avez vous pas apostrophé les féministes ?<br /> <br /> <br /> <br /> Le second commentaire est une remarque. On lit:'l'humilité de la vie volontairement simple ! Voir l'étymologie de "humus" et "humilité" !" et devant votre érudition affichée, on se demande comment il est possible que vous n'ayez pas précisé que, étymologiquement, 'humanité" avait aussi la même racine que 'humus" et 'humilité" et que cette racine commune signifiait 'terre".<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> PL
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M
merci tieri pour ,ce point de vue ............
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