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Décroissance Ile de France
8 février 2021

Faire de l’art avec des déchets à Belle ile en mer….Léon Layon, « pinseyeur » un métier d’avenir

 

Presque tous les dimanches de l’année Léon Layon tient son stand au marché de Bangor petit bourg de 1000 habitants à Belle ile en mer.
Léo Layon de son vrai nom Eric Frotté, est originaire de l’Anjou. Il vit à Belle ile depuis le début du XXIème siècle.
Il vend des revues et livres écolo, la Gueule Ouverte, les livres qu’il a écrits et aussi ses oeuvres faites à partir de déchets récupérés au bord de la mer. Léon est un « pinseyeur ».

Peux tu nous dire ce qu’est un pinseyeur et depuis quand ça existe ?

« Pinseyeur » vient du mot « pinsé » qui veut dire « nauffrage » en breton. Au siècle dernier dans les aber breton, cela désignait le fait d’aller récupérer du bois pour construire sa maison, se chauffer, etc.
Ce terme a été repris par JJ Petton, qui a crée l’association « brut de pinsé » et tous les deux ans il organise des expositions collectives sur le « pinseyage » :  Comment redonner vie à des déchets ? L’association a des contacts à l’étranger, et travaille avec des adultes, des enfants sur le thème de la récupération artistique des déchets.
Cette activité a aussi ses règles, par exemple il existe une tradition  de ne pas prendre un bout de bois sur lequel on a mis un caillou, signe que quelqu’un l’a repéré mais n’a pas pu le prendre tout de suite…

Depuis quand fais tu le pinseyeur ? Et quel a été le déclic ?

Pendant de nombreuses années je me suis baladé sur les plages d’Europe où je récupérais, et un jour l’envie m’a pris de faire des personnages en bois flotté que j’appelais des « nus flottés », puis de fil en aiguille j’en ai fait une série , puis deux et ensuite la tribu n’a cessé de s’agrandir avec des Korrigans*, des poissons, des os, des chaussures, etc…Depuis 1980,1982…

Note* : Le korrigan est une créature légendaire de Bretagne, comparable au lutin. Bienveillant ou malveillant selon les cas, Eric et sa compagne Nicole ont écrit un livre intitulé Korrigans.

Au cours du temps est-ce que le style de tes oeuvres a évolué et pourquoi ?

L’évolution peut venir d’une demande extèrieure, par exemple, suite à un concours de pèche, on m’ a demandé de faire des poissons pour le trophée, ou alors a cause des matériaux ramassés.

Après de nombreuses années sur le marché de Bangor ou bien à présenter ton atelier aux gens as-tu vu une évolution des mentalités ?

Je préfère exposer dans les poissonneries, les bars, les bibliothèques, les restaurants, chez les coiffeurs, les marchands de légumes, dans les bazars divers et d’été… où le public est diversifié et la rencontre avec mes pièces toujours inattendue.
J’ai pu remarquer une évolution qui a débouché sur l’installation  des bacs à marée depuis une dizaine d’années, les gens récupèrent et mettent dans les sacs à marée, les écoles, les profs sont plus intéressés,. Sur le bateau venant à Belle ile on trouve un film sur les déchets à Belle ile en mer.

Et l’avenir tu le vois comment ?

80 % des déchets sont apportés par les rivières, 20 % par les mers et il y en a quand même encore pas mal, mais avec les bacs à marée ça se réduit, et on fait passer le message qu’on n’a qu’une planète et qu’il faut lutter contre ces produits en plastique, etc…mais il existe aussi des déchets qu’on ne voit pas : les micro plastiques, les métaux lourds, la radioactivité artificielle…Malgré tout, je reste optimiste car une prise de conscience se développe de plus en plus.
 
 







 









 

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Commentaires
P
Merci beaucoup, je lui ai transmis, ça lui fera plaisir, on pourrait dire qu'il montre un monde naufragé ou à la dérive et qu'il montre que faire de ses miettes...<br /> <br /> cordialement<br /> <br /> JLuc P
Répondre
D
Sympa. Faire de l'art avec des déchets, subversion esthétique. <br /> <br /> D.-H. Zhoreau.
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