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Décroissance Ile de France
29 mai 2020

Les zones les plus contaminées par l'atome (4) Bikini et le Pacifique, pas si pacifique que cela…


références : dissident media et « les accidents nucléaires militaires » JC Amiard, voir aussi le film « dead sea ».

Dans le Pacifique il y a eu 21  essais    nucléaires militaires anglais (au dessus de l’ile de    Montebello, à l’ouest  de  l’Australie, de Maralinga et Emu Field en Australie méridionale, et    Christmas aux Kiribati ) et 106 américains ( au dessus des atolls de Bikini, Enewetak, Johnston,    et Christmas) dans le Pacifique à la fin des années 1950 (Etudes néo-­‐zélandaises, australiennes et Green Audit). A cela il faut rajouter 138 essais français à Moruroa.
En ce qui concerne les essais atomiques américains à Bikini.
Suite à une première expérience (nom de code « Mike ») le 31 octobre 1952 ayant  prouvé la justesse de la théorie de la réaction thermonucléaire : il y a eu fusion des isotopes d'hydrogène, libérant une incroyable quantité d'énergie. Le souffle a littéralement pulvérisé l'île d'Elugelab, dans le Pacifique, large d'un kilomètre et demi.

On estime que la détonation équivaut à celle de dix millions de tonnes (ou dix mégatonnes) de TNT. Elle est donc presque mille fois plus forte que celle d'Hiroshima. Cependant, le système n'est pas opérationnel tel quel. Il a fallu, en effet, une machine réfrigérante, plus grande qu'une maison à un étage et pesant soixante cinq tonnes, pour conserver l'hydrogène à l'état liquide avant la détonation. On met donc une nouvelle bombe plus puissante - et plus perfectionnée - à l'étude.

Le 1er mars 1954, on se sert de l'isotope d'hydrogène sec appelé deutérure de lithium 6 - ce qui signifie que le système peut fonctionner sans réfrigération - pour faire exploser « Bravo », une bombe de quinze mégatonnes, soit une fois et demie plus puissante que Mike. Pourtant, ce n'est pas la puissance de cet engin qui compte. Mike était encombrant, difficilement adaptable à des fins militaires. Bravo est une arme pratique, qui peut être lâchée d'un avion ou expédiée par missile.

Bravo explose à la surface de l'atoll de Bikini, dans les îles Marshall, pulvérisant des millions de tonnes de corail qui sont aspirées par l'énorme boule de feu qui se transforme en un gigantesque nuage blanc. A mesure que celui-ci grandit, le vent assez violent change de direction pour souffler de quelques degrés plus à l'est : le nuage de retombées parcourt rapidement l'océan Pacifique et, sous l'effet de la pesanteur, les particules de corail radioactives commencent à redescendre sur une zone en forme de cigare de onze mille kilomètres carrés. Le nouveau chemin des retombées passe directement au dessus d'un certain nombre d'îlots habités des îles Marshall, dont la population se trouve exposée à des radiations allant jusqu'à 175 rem.

C'est la première catastrophe officielle concernant les retombées. La CEA [américain] pense cependant pouvoir maîtriser ses effets sur le plan politique, car les victimes se trouvent probablement assez loin des Etats-Unis pour que l'on évite l’esclandre.  On fera, plusieurs années plus tard, une étude médicale très poussée sur la santé des enfants victimes de Bravo : elle révélera des cas de croissance retardée, une épidémie de dérèglements thyroïdiens et un cas de leucémie.

De plus, une forte pluie de retombées a touché un thonier japonais, le Dragon chanceux [Fukuryu Maru n°5], qui au moment de l'explosion se trouvait à l'est de l'île de Bikini, juste en dehors de la zone dite « dangereuse ». On n’a retenu que le nom de ce navire, néanmoins on peut imaginer que ce ne fut pas le seul navire péchant dans la zone des 11 000 km2 au même moment.

Quand le Dragon chanceux regagne Yaizu, son port d'attache, à quelque deux cents kilomètres au sud-ouest de Tokyo, presque tous les vingt trois membres de l'équipage souffrent d'une forme quelconque de troubles dus aux radiations.

La mésaventure de ces pêcheurs déclenche une vague de protestations japonaises contre les expériences atomiques. Les autorités nippones sont obligées de détruire d'énormes quantités de poisson.
Six mois plus tard, un des marins, âgé de trente neuf ans, succombe.
Le ton des protestations monte. Les Etats Unis acceptent la responsabilité de l'accident et par l'entremise de leur ambassadeur au Japon remettent à la veuve un chèque d'un million de yens (environ 3 800 dollars).
Les chimistes japonais se rendirent trois fois à bord, les 19 mars, 21 avril et 16 mai 1954, avec des appareils de mesure. [...] Les chercheurs japonais estimèrent d'emblée que la dose totale reçue par l'équipage variait entre 200 et 500 rems, ce dernier seuil étant alors considéré comme létal.

Revenons aux iles Marshall :

Plus de 60 ans après ces essais menés par les Etats-Unis, les taux de radioactivité de plusieurs îles Marshall restent effarants.
D’après une récente étude indépendante menée par des chercheurs américains et publiée en 2019 dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA), les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima ne sont rien comparées aux radiations présentes sur une grande partie des îles Marshall, un archipel situé au beau milieu du Pacifique, entre Hawaï et les Philippines.

Les îles concernées sont aujourd'hui inhabitées. Les chercheurs y ont analysé le sol, les sédiments et des fruits pour se rendre compte de l'impact de ces essais. Résultat: ils ont détecté des niveaux alarmants d'éléments radioactifs comme l'américium, le césium et deux types de plutonium dans des échantillons prélevés sur 11 îles différentes qui ont subi des précipitations radioactives. Les scientifiques ont découvert que certaines îles présentaient des taux dix fois supérieurs à ceux de la zone d'exclusion de Tchernobyl.
Quatre îles sont plus particulièrement touchées
La dose de rayonnement radioactif la plus élevée a d'ailleurs été constatée sur l'atoll de Bikini. Les chercheurs ont notamment découvert que les fruits de l'île comme les noix de coco contenaient plus de césium 137 que ne l'autorisent les normes internationales de sécurité. En manger pourrait donc provoquer la mort. Les îles de Runit, d'Enjebi et de Naen possèdent aussi des niveaux de plutonium radioactif "largement" supérieurs à ceux enregistrés après les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Et les scientifiques veulent approfondir leurs recherches pour évaluer l'impact réel sur les fonds et animaux marins.

Avant le début de ces tests nucléaires, les habitants avaient été évacués dans d'autres parties de l'archipel. D'après l'agence de presse Sputnik, les natifs de l'atoll de Bikini ont demandé d'être reconnus comme victimes des recherches atomiques américaines, mais peu d'entre eux ont obtenu ce statut et tous restent condamnés à une vie d'exilé.

Résumé des estimations de doses reçues sur les 16 principaux sites d’essais d’armes atomiques.

 

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Commentaires
O
Oui, il en existe .<br /> <br /> <br /> <br /> Mais on peut commencer par les "non-indépendant" comme l'IRSN qui avait montré dans un rapport de 2015 qu'il ne fallait pas manger plus d'une fois par semaine des champignons et du gibier dans les Vosges suite aux rémanences radioactives de Chernobyl et des essais des bombes atomiques dans l'athmosphère dans les années 1950-1960 dans l'hémisphère nord :<br /> <br /> www.irsn.fr<br /> <br /> Ensuite on trouve la CRIIRAD (indépendant, le plus indépendant), voir son site :www.criirad.org, qui a fait pas mal d'études sur l'eau, sur l'air, sur les déchets, etc...et pourra vous répondre avec gentillesse.<br /> <br /> Enfin on trouve l'ACRO laboratoire semi-indépendant dans le nord de la France : www.acro.eu.org<br /> <br /> Puis des études profanes faites par des antinucléaires du SENPNA : Stop EPR, ni à Penly, ni ailleurs : dialogue@stopeprpenly.org et d'autres, ADN Savoie, etc.<br /> <br /> <br /> <br /> JLuc Pasquinet<br /> <br /> membre de ADN (Arrêt du Nucléaire).<br /> <br /> <br /> <br /> bien cordialement<br /> <br /> jluc pasquinet
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A
Bonjour, j'aimerais savoir si il existe des organismes indépendants qui mesurent les conséquences de notre activités nucléaire ( 58 réacteurs), sur les espaces français bord de mer , rivières, et tous les espaces agricoles près des centrales. Merci pour votre réponse.<br /> <br /> Cordialement.<br /> <br /> Philippe
Répondre
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