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Décroissance Ile de France
7 octobre 2015

POUR SAUVER LE CLIMAT IL FAUT RELOCALISER

Pour sauver le climat il faut la RELOCALISER    -Idf-décroissance

Le « Grand Jeu » :

Historiquement, le capitalisme est caractérisé par un « jeu » avec les frontières.

Il s'amuse avec celles-ci, la différence des législations et des règles. Ainsi en était-il du « commerce triangulaire », qui vit des occidentaux s'autoriser à l'étranger, dans les colonies, ce qui était interdit en Occident : l'esclavagisme.

Aujourd’hui, on délocalise pour passer outre les misérables règles du code du travail, ou bien les quelques mesures pour le climat prises par la communauté européenne, au point qu’il n’existerait,  qu’un exemple de découplage absolu entre croissance du PIB et émissions de CO², c’est le cas de l’Union européenne entre 1996-2007. Cependant, dans le même temps, il y a eu délocalisation et déplacement d’activités industrielles vers la Chine. Si bien qu’au final, au niveau mondial, le bilan est négatif.

Le pétrole et son monde :

L’existence d’une énergie peu chère, a en effet, permis l’explosion des transports de marchandises dans le cadre de l’ouverture au monde des économies.

Même si la principale cause de l’augmentation de la consommation de pétrole ce n’est pas la « délocalisation », mais le « déplacement », (comme expliqué ci-dessus, ce dernier renvoie à la diminution du secteur secondaire dans les plus vieux pays industrialisés suite au « décollage » des Nouveaux Pays Industrialisés. Suite à ce « collage », les plus vieux pays industrialisés cessent de produire certains biens et les importent), les deux se conjuguent pour augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Le pétrole et son monde y occupent une place dominante (les transports expliquent 30 à 40 % des émissions).

 

Pour les tenants de la décroissance, cette mondialisation (qui inclut « déplacement » et « délocalisation ») a augmenté les risques pour les sociétés, notamment celui de ne plus pouvoir nous alimenter en cas de rupture du système d’approvisionnement, et ceux du  chômage.

 

Le développement en cause :

 

Car ce qui est en jeu c’est bien le développement, présenté comme la solution aux problèmes du Sud, le développement n’est souvent qu’un autre visage de l’occidentalisation du monde. « Qu’il soit « durable », « soutenable » ou « endogène », il s’inscrit toujours, de manière plus ou moins violente, dans la logique destructrice de l’accumulation capitaliste »[1].Il contient dès l’origine une recherche de la puissance, et de la domination totale du monde.

Ce développement est voué à l’échec pour deux raisons : d’une part, il n’est ni reproductible, ni universalisable, car la finitude de la planète rendrait la généralisation du mode de vie américain impossible et explosif, et d’autre part,ce « développement » est lié à des « valeurs » typiquement occidentales où la nature est considérée comme un objet au service de l’homme, (alors que ce n’est objectivement pas le cas), et comme devant être dominée. Ce type de relation n’est absolument pas universel, mais propre à l’Occident moderne. « Ces valeurs occidentales sont précisément celles qu’il faut remettre en question pour trouver une solution aux problèmes du monde contemporain et éviter les catastrophes vers lesquelles l’économie mondiale nous entraîne»[2]

 

Une seule solution : la relocalisation écologique et ouverte :

Aujourd’hui le développement de nouveaux produits et services est effectué dans le cadre de l’entreprise. L’objectif est de faire du profit, et on se soucie peu des impacts environnementaux, on se contente de respecter la loi dans le meilleur des cas, sachant que les lois protectrices de l’environnement ne sont que des « droits de blesser ».

Ne pourrait-on pas imaginer une organisation différente de celle de l’entreprise présente ? Une externalisation du contrôle de la conception de produits et services, afin d’en contrôler l’empreinte écologique, c’est à dire l’intensité déchets (et de la ressource non renouvelable), la conformité avec l’obligation d’en obtenir des recyclables.

 

Le produit contient la façon de le produire :

On ne peut pas séparer un produit de la façon de la produire et des idées ayant présidé à sa production.  Aujourd’hui, dans le monde capitaliste, se joue une scène étrange, dominée par l’illusion que l’on va pouvoir produire des marchandises respectueuses de l’empreinte écologique, en conservant la même façon de les produire, et notamment cette idéologie entrepreneuriale qui y préside. Que pourrait-il se passer ? On peut voir apparaître des produits vertueux en terme écologique, un début d’économie circulaire, mais ne nous y trompons pas, très vite réapparaîtront l’idéologie entrepreneuriale, la nécessité de faire face à la concurrence, le besoin de remettre en cause le droit du travail, et in fine….celle du maigre droit de protection de l'environnement. Comme le disait M. Sarkozy : « l’écologie, ça suffit ! ».

 

Il faut remettre en cause la finalité du travail et les marchandises qu’on nous oblige à produire et à consommer :

Le mouvement ouvrier s’est souvent borné à critiquer le mode de production capitaliste, sans se soucier de ce que les salariés produisaient, ni de la finalité de leur travail.

Aujourd’hui, nous sommes entrés dans l’Anthropocène, cette ère où les activités humaines ont un impact sur la biosphère. On ne peut donc plus ignorer ce que l’on produit et la question de la finalité du travail revient au centre de la société.

C’est pour cela qu’il faut défendre une relocalisation écologique et ouverte.

Ecologique, car elle ne se contente pas de seulement faire revenir ou de développer des emplois chez nous mais elle s’interroge aussi sur l’intensité ressources non renouvelable et déchet des produits. Par ailleurs, elle ne voit pas dans les déchets des sources de profit, mais des nuisances à supprimer.

Ouverte, car elle se positionne au niveau de la Terre, elle propose une gestion différente de la relation à la nature, ne s’interdit pas de laisser certains minerais dans le sous-sol, suggère la mise en place d’une planification internationale des échanges inter-industriels  pour ménager la biosphère et pour instaurer  l’égalité au niveau international.

La décroissance est le chemin pour retrouver une empreinte écologique soutenable, et la relocalisation est l’objectif.

 

www/ocparis.canalblog.com



[1] Serge Latouche Le Monde Diplomatique Mai 2001

[2] Serge Latouche.

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